Comment la France veut déstabiliser le Sénégal ?

La France cherche-t-elle à délocaliser « sa violence (qu’elle subit et qu’elle veut faire subir) » au Sénégal ? Tous les signaux le prouvent : médiatiques, sociologiques et géopolitiques. Aux sénégalais, de tous les bords, de se montrer courageux et dignes dans la citoyenneté et faire face. Pour notre paix et notre stabilité.

Le reportage, sans voix des sénégalais qui seraient en Lybie et combattraient au côté de Daech ou Etat Islamique, diffusé en début de ce mois de février, inquiète et interpelle notre conscience citoyenne. D’autant plus qu’ils ont accepté de se faire prendre en image mais, bizarrement, aucun n’aurait voulu prêter sa voix à la « radio mondiale », en Lybie.

France24 et Rfi, deux organes sous le contrôle du Quai-d’Orsay, le siège de la « diplomatie française ou à la française ». Donc, ces deux médias (de France Médias Monde) à mon avis, ne sont pas libres. Pourquoi « l’angle » ou se focaliser sur les sénégalais présents dans les champs de bataille en Lybie. Pourquoi se limiter, volontairement à nos « combattants en Lybie ? ».

La France, cherche-t-elle, à défaut de réussir la déchéance (délocaliser) de nationalité des français combattants ailleurs et en France, à délocaliser la violence en Afrique ? Partager ce qu’elle subit de l’interne (qu’elle a créé d’ailleurs) avec le reste de l’Afrique (Mali, Burkina Faso…Sénégal ?). Je pense que oui. Afrique, une cible vers la quelle déporter la violence, la partager.

Le Sénégal est considéré comme l’un des rares pays ouest-africains, jusque-là épargné de guerres civiles, de troubles politico-armés, de déstabilisation institutionnelle. Rendons Grâce à Allah. Il faut faire sauter le verrou sénégalais. Par la religion, par l’économie et par la violence.

Par la religion (avec la caricature de Serigne Touba), par l’économie en infusant autant de sociétés françaises dans l’économie nationale (orange, total, Bolloré, canal, etc…) et violence (en incitant les supposés Djihadistes sénégalais à frapper dans leur pays. Le Sénégal…Déstabiliser le pays pour se positionner gérer et exploiter le pétrole et le gaz récemment découvert dans les larges de notre pays.

La stratégie passe nécessairement par la préparation psychologique des sénégalais à accepter ce qui va arriver avec la menace de leurs compatriotes promettant de rapatrier leur compétence violente acquise en Lybie, déstabilisée par Nicols Sarkozy, alors chef de l’Etat français. Préparer l’opinion sénégalaise. Installer la peur, la maintenir, la nourrir, en attendant les événements.

La même stratégie a été usée et a marché avec les « attentats » contre Charlie Hebdo, qui ont annoncé, dans leur journal, quelques heures avant la tuerie de ses dessinateurs, le « déficit d’attentats à Paris ». Pressentiment ou information en amont à l’opinion française, notamment médiatique. Les mêmes raisons peuvent produire les mêmes effets si nous croisons les bras, nous sénégalais.

C’est pour cette raison, que je salue la sortie du président Macky Sall. «Il faut qu’ils arrêtent de nous parler de menace imminente qui s’abat sur notre pays, parce que tous les pays sont menacés», a déclaré le chef de l’Etat devant la presse nationale et internationale au palais, avant de préciser que «le Sénégal n’est pas plus exposé qu’un autre pays». Réponse adéquate du politique.

Cette réponse est plus interpellatrice, pour la presse nationale, à mon avis. La reprise des informations diffusées par la presse internationale, notamment française, sans vérifier, sans adapter avant d’adopter est dommageable. Pour la crédibilité des médias repreneurs de ces informations et pour la stabilité du pays. J’en veux pour preuve, la reprise d’un article du « Monde » sur l’argent distribué par M. Lamine Diack, attribué par une certaine presse à Macky Sall.

Mamadou Lamine BA

Journaliste/Blogueur

ballamine@gmail.com

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