À Paris, Macky Sall cherche 2 850 milliards de F CFA pour financer la phase 2 du PSE

Pour financer la mise en œuvre du second volet du plan Sénégal émergent (PSE), le président sénégalais tentera de convaincre les bailleurs internationaux, réunis à Paris les 17 et 18 décembre prochains. Objectif : lever 2 850 milliards de F CFA.

Le président Macky Sall et son gouvernement vont partir en quête de financements, les 17 et 18 décembre prochains à Paris, via une table ronde du Groupe consultatif. Pour financer le plan Sénégal émergent (PSE), sa stratégie de développement mise en route en 2014 et devant le mener à l’émergence économique d’ici à 2035, Dakar tentera de convaincre pour la deuxième fois à Paris, après février 2014 (où 3 729 milliards de F CFA avaient été engagés, soit près de 5,7 milliards d’euros), les bailleurs internationaux publics et privés.

 

Il s’agit pour le gouvernement sénégalais de trouver les 2 850 milliards de F CFA (environ 4,3 milliards d’euros) nécessaires à la mise en œuvre de l’étape 2 du PSE (2019-2023). L’essentiel des politiques de cette seconde phase se fera dans le cadre du Plan d’actions prioritaires (PAP) 2019-2023, une sorte d’accélérateur de croissance. « Le PAP s’appuie sur une analyse des meilleures pratiques tant au niveau national qu’international en termes de transformation structurelle de l’économie et de croissance », explique une note des services du ministère de l’Économie, des Finances et du Plan sénégalais.

Investissements massifs dans les énergies renouvelables

Selon le gouvernement sénégalais, des succès indéniables ont été enregistrés au cours des quatre premières années de mise en œuvre de la phase 1 du PSE (2015 restant la première année de sa mise en œuvre complète). Le pays a retrouvé une certaine stabilité macroéconomique et a renoué avec un régime de croissance inédit (4,5 % en 2014, 6,5 % en 2015, 6,6 % en 2016, 6,8 % en 2017 et 2018) – entre 2010 et 2014, le taux de croissance était resté cantonné en dessous de la barre des 5 %. Mais il faudra sans doute une croissance beaucoup plus vigoureuse et sur une plus longue durée afin de pouvoir améliorer de manière sensible les conditions de vie des populations.

Par exemple, en dépit des efforts réalisés, le chômage des jeunes reste endémique et près de 50% ne bénéficient pas d’une couverture sanitaire. En réponse, dans sa politique sociale, le gouvernement a mis en place divers mécanismes tels que la couverture maladie universelle (CMU), le programme des bourses familiales de sécurité, la politique de l’entrepreneuriat rapide des jeunes et des femmes.

Longtemps l’une des grandes faiblesses de l’économie sénégalaise, la question de la disponibilité énergétique fait actuellement l’objet d’un règlement spectaculaire grâce à des investissements massifs dans les énergies renouvelables (solaire, éolien) et dans la modernisation des infrastructures de production et de distribution.

Nouvelle donne

Le parc industriel de Diamniadio reste l’un des projets emblématiques de la volonté de relance industrielle du pays, outre l’aménagement de zones économiques spéciales. Le rattrapage du déficit des infrastructures demeure également une priorité avec la mise en service du nouvel aéroport international Blaise-Diagne de Diass (AIBD), l’extension du réseau autoroutier (Dakar-Diamniadio, Thiès-Touba) et surtout la construction de la première ligne ferroviaire rapide du pays, le Train express régional (TER), devant relier dans un premier temps Dakar à la ville nouvelle de Diamniadio.

Ce dernier concrétise la nouvelle vision de Dakar en matière d’aménagement territorial plus équilibré. Pour moderniser l’agriculture et équiper le monde rural, les Programmes d’urgence de développement communautaire (PUDC) et d’autosuffisance en riz, aliment de base des Sénégalais, ont été mis en œuvre. Le contexte d’exécution de la phase 2 du PSE connaîtra des évolutions de taille avec l’entrée en production d’ici à 2022 des importantes découvertes de pétrole et de gaz au large des côtes sénégalaises.

Le PAP 2019-2023 devra accélérer la croissance de sept domaines sectoriels prioritaires que sont : l’agriculture, l’horticulture et l’agro-industrie ; les infrastructures et la construction ; l’énergie (pétrole, gaz, mines) ; les industries ; l’économie numérique ; le tourisme et la finance.

◊  Jeune Afrique

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