Depuis quelques jours certains responsables de l’APR crient au complot orchestré par de hauts responsables depuis l’intérieur du groupe politique.
Sans dire qu’ils ont raison, il est indéniable que ces pratiques sont bien courantes. Il arrive que des personnes appartenant à une formation politique veuillent remplacer « le boss » sans en donner l’air. Pour cela, ils mettent en place une stratégie digne des grands comploteurs.
Pour y arriver, il faut d’abord une planque, une structure qui permet de recruter à tour de bras. C’est soit un cabinet ministériel ou une institution. Là on aura la latitude d’enrôler des têtes bien faites et des jokers positifs qui peuvent être des artistes, des sportifs de renom…bref des porteurs de voix.
Afin de bien mailler le territoire, on procède ensuite à un recrutement suivant les régions et les départements avec un seul mot d’ordre : « massifier dans le plus grand secret ce qui deviendra plus tard le réceptacle politique qui accueillera la candidature dudit responsable ».
C’est ce qu’avait réussi Emanuel Macron devant François Hollande. Le premier a eu sa base arrière : le ministère de l’économie où il a intégré des hommes influents.
Ceci fait, il faudra apprendre le travail gouvernemental et tout ce qui fait l’action diplomatique internationale. De petits voyages, des invitations « négociées » par ci et par là, des entrées dans des palais présidentiels hors du pays et le tour est joué.
Pour bien rester discret, il faut mettre en avant une loyauté de principe vis à vis du Président mais ne pas hésiter à faire le pas de coté en le critiquant en off et en disant que si vous étiez aux commandes vous n’auriez pas fait comme lui.
Ce genre de personne d’habitude se croit meilleures que tous les autres et maîtrise les forces et faiblesses du dispositif.
Le ministère ou l’institution sera la base arrière, le repaire, la salle des opérations pour aller à l’assaut de la cible. Cependant, le comploteur va s’appuyer sur un deuxième cerveau qui sera un stratège politique, une tête pensante, extrêmement discret et muet comme une carpe. Pour Macron, cet homme était Ismael Emelien. Fin tacticien, il avait la charge de lever une armée secrète et de la coordonner. C’est ainsi qu’il mit en place le groupe qui était appelée celui de La Planche, nom de la rue où les membres se rencontraient souvent. Au début, le groupe mis en place se réunit de manière informelle, sans se fixer quelque part. Les membres se parlent par sms surtout via Whatsapp où les massages sont cryptés.
Lors des différentes rencontres, le responsable pour qui le groupe travaille n’a pas besoin d’être là. Il ne parle qu’au deuxième cerveau qui lui fait un compte rendu exhaustif.
Parallèlement, cette personnalité travaillera à entretenir sa popularité en faisant des sorties médiatiques bien pensées. Il cherchera à avoir une presse crédible à son service même s’il faille acheter des pages à la Une ou des reportages.
L’étape suivante sera de négocier la sortie et pour cela deux options se présentent : une démission ou une exclusion. Opter pour le premier cas de figure est périlleux car il faudra trouver des arguments solides pour le faire. Pour Macron c’était le lancement d’un think tank comme il l’avait fait croire à Hollande en l’assurant de son soutien pour sa candidature.
Hollande y avait cru même si un de ses fidèles amis, Michel Sapin, ancien ministre de l’économie française, avait attiré son attention sur ce que préparait Macron. Le premier était resté impassible et ne se doutait pas que dans son dos des opérations clandestines se préparaient. C’est pourquoi, il ne faut jamais prendre à la légère certaines alertes surtout quand elles sont faites par des gens dont le destin est intimement lié au vôtre.
En ce qui concerne l’exclusion, c’est un couteau à double tranchant car elle dépend inéluctablement du moment où celle-ci est faite et des arguments avancés. Dans un pays comme le nôtre la victimisation fonctionne à merveille ; Cela certains politiciens le comprennent et savent en user. Il faut pour cette option une vraie stratégie afin d’arriver à noyer le poisson dans l’eau.
Maintenant, si ce que Mame Mbaye Niang et les autres disent est vrai alors ce serait la plus mauvaise leçon donnée à la jeunesse de notre pays. Comment peut-on comploter contre quelqu’un qui vous a tout donné ? Si on y arrive ce sera une façon de montrer que dans la politique on peut tout se permettre et aller jusqu’à trahir la main bienfaitrice pour ses propres fins. Vouloir être Président de la République ne doit pas pousser à fouler des pieds certaines valeurs qui font l’humain tout court. Quand quelqu’un place un temps sa confiance en vous sans pour autant y être obligé, vous avez alors l’obligation de lui témoigner reconnaissance en tout lieu et à toute époque. Rien dans cette vie ne mérite la trahison. Absolument RIEN !
L’on me dira que la politique ne s’accommode pas de l’éthique ; ce qui est bien faux. Vivre avec certaines valeurs c’est faire honneur aux parents qui vous ont mis au monde et éduqué car l’histoire retiendra.
Souleymane Ly
Spécialiste en communication
julesly10@yahoo.fr