Portrait – De l’ESP à la Mosquée du Prophète : Le parcours de Zeynab Sène une scientifique éprise d’Islam

Des millions de fidèles sont présentement à La Mecque pour les besoins du pèlerinage. Cette période sacrée est une occasion pour Zeynab Sene de se remémorer les 10 années passées à Médine où elle a servi de guide aux pèlerins. Retour sur un riche parcours aux lieux saints de l’Islam.

Avril 2023. Pour les musulmans à travers le monde, c’est le Ramadan. En ce mois béni, Zeynab Sene a la chance de se trouver en Arabie Saoudite pour effectuer la Oumra. Elle a ainsi l’occasion de visiter Médine, la ville du Prophète. Pour tout pèlerin, c’est une étape incontournable. L’Islam est né à la Mecque mais c’est Médine qui a permis de la sauvegarder et de la fortifier après l’hégire. Ce lieu abrite nombre de sites et monuments essentiels dont le mausolée du Prophète (PSL) qui accueille des millions de fidèles chaque année.

C’est dans la mosquée Masdjid An Nabawi que se trouve la tombe de Mouhammad (PSL) ainsi que le Rawada, un espace considéré comme un des jardins du Paradis.

En cette journée de Ramadan, Zaynab est de ceux qui patientent pour visiter ces lieux saints. A cause de la très forte affluence, l’attente est longue et l’accès particulièrement difficile. Zeynab en est émue aux larmes. Des larmes de gratitude. Elle réalise davantage la chance qu’elle a eu d’avoir vécu à Médine pendant 10 ans et d’avoir, en sa qualité de guide, mené des milliers de pèlerins dans la Rawdah du Prophète (PSL).

Ce temps est désormais révolu. Elle ne vit plus à Médine et come tout le monde, elle doit patienter longuement avant d’accéder au Rawdah. Cependant, la gratitude d’avoir été une guide en ce lieu l’emporte sur la pénibilité de l’attente. “J’ai pleuré et j’ai remercié Allah SAT de m’avoir accordé le privilège d’avoir été une guide”. Ces souvenirs qu’elle chérit plus que tout sont encore vives dans son esprit : “Alhamdoulillah, il m’arrivait d’entrer 10mn avant les pèlerins afin de prier. C’était très calme et complètement vide. Ce sentiment que l’on ressent à cet instant est indescriptible”, se souvient-elle.

De l’ESP aux Jardins du Paradis
Zeynab Sene a grandi au Sénégal où elle a fait l’essentiel de ses études jusqu’au DUT en analyses biologiques obtenu à l’ESP en 2004. La même année, elle accompagne son époux parti étudier à Médine. “J’ai toujours aimé la langue arabe et les sciences religieuses et je rêvais de mémoriser le Coran. Donc quand l’occasion de partir s’est présentée, je n’ai pas hésité”, explique-t-elle.

A son arrivée à Médine, elle se rend à la Mosquée du prophète pour étudier le Coran. Parallèlement, elle s’inscrit dans une école où l’on dispense des cours intensifs en arabe. Elle en sortira diplômée au bout de trois ans. Entre-temps, elle donne naissance à une petite fille. A la mosquée du Prophète, elle est sélectionnée pour faire partie de la formation « guides et prédicatrices, ainsi que enseignantes de Coran”.

Elle travaille aussi en tant que traductrice Français-Arabe et est nommée Responsable du Groupe Afrique pour les visites du Rawdah du Prophète. Son travail lui donne l’occasion de se familiariser davantage avec ces lieux saints et d’être en contact direct avec les pèlerins. “Je leur servais de traductrice et de guide pour la visite de certains lieux saints”, précise-t-elle.

C’est ainsi qu’elle put côtoyer et aider des personnes venues de plusieurs pays dont son Sénégal natal auquel elle resta attachée. Pendant ces dix ans, elle a aussi l’occasion d’accomplir le Hajj à plusieurs reprises.

Retour au Sénégal et nostalgie des lieux saints
C’est en 2014 que la famille retourne au Sénégal. Elle a deux filles et enseigne le Coran dans une école. Même si son retour lui a permis de retrouver les personnes qui lui sont chères, elle reste attachée à Médine.

Dans cette ville, elle a maîtrisé le Coran, appris l’arabe et s’est retrouvée comme guide au cœur des lieux les plus sacrés de l’Islam. Elle a apporté une aide précieuse à des pèlerins qui en avaient particulièrement besoin en cette terre sacrée qui leur est étrangère. Elle s’est aussi faite de nombreux amis venus d’horizons diverses.

Pour elle, quand on a en commun la foi, les autres différences n’ont plus d’importance. Aujourd’hui, elle rêve d’y retourner. “Je dis toujours que mon corps est là au Sénégal, mais mon cœur est là-bas avec les pèlerins.


Source Bes bi
Par Marly DIALLO
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