Mauritanie : Cinq ans de prison ferme pour Ould Abdel Aziz accusé d’enrichissement illicite

Le verdict est tombé après dix mois de procès : l’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, en fonction de 2008 à 2019, a été condamné à cinq ans de prison ferme.

Accusé d’enrichissement illicite parmi d’autres chefs d’inculpation, l’ancien chef de l’État aurait amassé un patrimoine et un capital d’environ 67 millions d’euros au moment de son inculpation en mars 2021. Le procureur avait initialement requis une peine de 20 ans de prison ferme il y a un mois.
La sentence a été prononcée ce lundi 4 décembre après cinq jours de délibération, devant une salle comble. Deux chefs d’inculpation ont été retenus parmi la dizaine initiale : l’enrichissement illicite et le blanchiment d’argent. La Cour a également ordonné la confiscation des biens acquis par l’ancien président et la déchéance de ses droits civiques.

Pendant son règne décennal, Mohamed Ould Abdel Aziz était accusé d’avoir abusé de son pouvoir pour accumuler une immense fortune. Le collectif de défense de l’ancien président conteste vigoureusement ces accusations et met en avant l’article 93 sur l’immunité présidentielle. Ils dénoncent une prétendue machination politique visant à écarter l’ancien chef de l’État de la vie politique. Maître Taleb Kyar, l’avocat de la défense, a déclaré qu’ils comptaient faire appel.

« Le caractère politique du jugement est apparent, il vise essentiellement l’ancien président et sa famille, et nous entendons naturellement faire appel et poursuivre notre combat comme nous l’avons commencé », a déclaré Maître Taleb Kyar.

La cour a acquitté totalement deux anciens premiers ministres et a prononcé des peines contre d’autres accusés, la plus sévère étant de deux ans avec sursis et six mois ferme.
Les avocats disposent de quinze jours pour faire appel, et en cas de recours, la Cour suprême sera chargée de trancher.

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