Les hémodialysés de Touba en détresse

L’Association des hémodialysés de Touba est en détresse. La liste d’attente des personnes atteintes d’insuffisance rénale est aussi longue que le temps de patience est éprouvant. Pourquoi ?

«Parce qu’on prend en charge à peine 38 à 40 personnes. A cause de cette situation, beaucoup de malades sont décédés. L’Etat doit davantage mettre les moyens sur les centres existants, au lieu d’en ouvrir d’autres de gauche à droite sans ressources humaines et matériels. Je tends la main aux nouvelles autorités, notamment le ministre de la Santé et l’action sociale, Ibrahima Sy, qui est venu ici. Il faut qu’il s’investisse davantage dans ce secteur qui est vital.
La dialyse est très coûteuse et très éprouvante pour les familles des personnes touchées», note le représentant de l’Association sénégalaise des hémodialysés et insuffisants rénaux (Ashir) à Touba, Moustapha Diakhaté.

Or, l’Ashir de Touba s’est donné les moyens pour soulager les malades qui doivent bénéficier de la dialyse. Elle a construit un centre grâce au soutien du Khalife général de Touba et aussi du patron de Carrefour médical. «Ici, il y avait un centre avec 7 machines. Nous avions cherché un terrain à côté de l’hôpital Matlaboul Fawzeyni. Nous avions obtenu le Ndiguel du khalife, qui a mis son argent dans ce centre pour nous soutenir. Il y a aussi Saliou Mboup, responsable Carrefour Médical, qui nous a appuyés pour achever l’équipement du centre. A la fin, on a transféré le centre de traitement aux autorités avec 32 générateurs», assure-t-il.
Mais, cela n’a pas suffi pour soulager les malades. «Mais s’il y avait un peu de rigueur et un personnel qualifié suffisant, on aurait pu faire deux ou trois séances pour 200 personnes. On a construit ce centre pour appuyer les gens qui attendaient de nous cet investissement. Nous avons installé 32 générateurs. On n’a même pas reçu les remerciements des autorités, mais on attend la bénédiction divine et les prières du Khalife général des Mourides», poursuit Mousta­pha Diakhaté.

Aujourd’hui, il faut s’investir davantage dans la prise en charge de cette maladie, qui fait des ravages et ruine aussi les familles à cause de son coût. «C’est une maladie très sérieuse et on ne doit pas la politiser. Dans le privé, il faut 65 mille et le malade doit faire trois séances par semaine. Il faut se mettre à la place des malades pour comprendre leur détresse. Il faut faire un inventaire des centres qui marchent et les appuyer, et remettre à niveau les autres qui ne sont pas performants. Celui que nous avons bâti à Touba fait 1400 m2. C’est le plus grand en Afrique de l’Ouest. Il faut que les autorités écoutent les doléances des populations», affirme-t-il.

Source Avec Le Quotidien
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