Aux Lieux saints de l’islam, les pèlerins sénégalais vont apprendre à s’habituer au visage du nouveau Délégué général. Abdoul Aziz Kébé arrive en compagnie de son adjoint Khadim Sylla pour corriger les manquements notés dans l’organisation, mais surtout pour faire oublier des situations dramatiques comme celle de la bousculade de Mina qui avait entraîné la mort de 62 fidèles sénégalais.
Docteur Abdoul Aziz Kébé est le tout nouveau Délégué général au Pèlerinage à la Mecque. Sa nomination a été actée hier lors de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres. Jusqu’ici conseiller technique à la Primature, M. Kébé, par ailleurs enseignant au département d’arabe de l’Ucad – il est enseignant, spécialiste en Droit et civilisations islamiques – va désormais s’occuper de la coordination de l’encadrement des pèlerins aux Lieux saints de l’islam. Il sera secondé dans sa tâche par l’islamologue Khadim Sylla, nommé Délégué général adjoint.
L’année dernière, l’accomplissement de ce pilier de la religion musulmane a été très éprouvant pour de nombreux fidèles sénégalais. Il a été surtout très endeuillé avec à la clé 62 morts côté sénégalais, à la suite de la bousculade de Mina. Le nouveau Délégué général au pèlerinage et son équipe auront la redoutable tâche de faire oublier les nombreux couacs des précédentes éditions et veiller à rassurer les fidèles quant à un bon déroulement du Hadj. Les innovations apportées par les autorités en supprimant le Commissariat général au pèlerinage qui est remplacé par la Délégation générale et en privatisant ce service montrent une réelle volonté de reprendre en main une organisation qui s’est toujours singularisée par de nombreux manquements déplorés à chaque édition du Hadj.
Abdoul Aziz Kébé, membre de la famille religieuse tidjane de Tivaouane, n’arrive pas sur un terrain qui lui est étranger, pour avoir effectué le pèlerinage à la Mecque une ou plusieurs fois. Ce ne sont pas les instructions des autorités étatiques pour une bonne exécution de leur mission qui vont manquer pour M. Kébé et ses collaborateurs.
Hâter le pas sur les réformes
Sur beaucoup d’autres registres, le président de la République, lors du Conseil des ministres, a donné des instructions aux membres du gouvernement allant dans le sens de hâter les réformes et autres ruptures à apporter dans le fonctionnement de certains services et domaines d’intervention de l’Etat. C’est le cas avec les recommandations issues du premier forum national de l’Administration et qui concernent «les processus d’élaboration d’un nouveau droit de la fonction publique, d’un plan d’harmonisation des rémunérations, d’un code de déontologie générale des agents publics et de veiller à l’actualisation du cadre juridique régissant l’organisation et le fonctionnement des cabinets ministériels, des secrétariats généraux, ainsi que des directions d’administration centrale».
Dans le même esprit, Macky Sall demande au gouvernement «d’accorder une attention particulière à la gestion des pensions et retraites, à l’exécution du plan stratégique de l’Ecole nationale d’Administration et d’engager, dans les meilleurs délais, la réflexion sur le projet de création d’une Ecole nationale de la Magistrature, en vue de la valorisation des compétences, l’amélioration de la productivité des agents de l’Etat et des collectivités territoriales, par le développement de la formation initiale et permanente».
Dans le secteur de la santé, le chef de l’Etat exhorte «le gouvernement à veiller particulièrement à la mise en œuvre du plan stratégique national de lutte contre le paludisme 2016-2020 et invite les populations à participer activement à la campagne nationale de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda)».
Enfin, le projet de loi abrogeant et remplaçant l’article L.85 bis de la loi n° 97 – 17 du 1er décembre 1997 portant code du travail a été adopté hier par le Conseil des ministres.
Mamadou T. DIATTA – LeQuotidien