Zone aurifère de Kédougou : 19% des 1500 travailleuses du sexe seraient victimes de trafic sexuel (rapport)

Dans la région de Kédougou, l’exploitation de l’or a engendré un effet social néfaste majeur, à savoir le grave trafic sexuel des travailleuses du sexe, a appris laviesenegalaise.com. Une étude menée par des ONGs en collaboration avec des universités britanniques et américaines a révélé un taux préoccupant de prévalence de formes graves de trafic sexuel dans cette région.

La région de Kédougou au Sénégal est une zone aurifère convoitée par les exploitants clandestins ainsi que les travailleuses du sexe. Les résultats d’une étude menée par des ONGs et des universités prestigieuses telles que Center of human traffincking research&outreach, l’université de Géorgie aux États-Unis, l’université de Liverpool en Angleterre entre autres sont édifiants : 1500 travailleuses du sexe dans la région, dont 19% seraient victimes de trafic sexuel grave, avec une majorité de victimes de nationalité nigériane. Les départements de Kédougou et Saraya présentent une disparité, où 13% des victimes de trafic sexuel grave se trouvent. Des politiques publiques doivent être mises en place pour aider ces travailleuses du sexe.

Le trafic sexuel grave est principalement causé par la précarité
La prostitution ainsi que la mise en danger des travailleuses du sexe sont en grande partie expliquées par la vulnérabilité. En effet, près de 64% des victimes de trafic subissent des conditions de vie préjudiciables, dont 55% ont été victimes de violences domestiques et/ou conjugales. Les femmes ayant grandi dans la pauvreté sont deux fois plus susceptibles d’être victimes de trafic sexuel grave que les autres, tandis que celles qui ont subi des violences sexuelles durant leur enfance présentent huit fois plus de risques de vulnérabilité que les autres femmes.

L’étude révèle que les travailleuses du sexe souffrent énormément de leur condition d’objet sexuel, au point que 8% d’entre elles ont des pensées suicidaires en permanence. De plus, 12% ont déjà envisagé de mettre fin à leur vie au moins une fois dans leur vie, avec un plan établi. Enfin, 22% des travailleuses du sexe considèrent leur vie comme un échec social et envisagent sérieusement de se suicider.

Manque de soutien et de formation pour une autonomisation
Dans cette zone, 15% des travailleuses du sexe d’origine nigériane ont été victimes de la confiscation de leurs papiers d’identité, tandis que 9% ont subi des sévices physiques. Ces femmes ont déclaré lors de l’enquête qu’elles n’ont pas reçu de soutien moral, d’assistance psychologique ni de sensibilisation pour les aider à sortir de cette situation. En outre, elles regrettent le manque de formation et de soutien financier pour devenir autonomes. Du point de vue juridique, les victimes estiment que la loi n’est pas suffisamment appliquée pour les protéger.

Papa Demba FAYE – laviesenegalaise.com

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