Une loi d’amnistie qui ne fait pas l’unanimité

Macky Sall, a annoncé, lundi 26 février, un projet de loi d’amnistie des actes commis au cours des troubles traversés par le Sénégal depuis trois ans, en pleine crise autour du report de la présidentielle.

La loi d’amnistie que le président de la République va faire adopter ce mercredi en conseil des ministres sera soumise à l’Assemblée précisément « dans un esprit de réconciliation nationale » pour surmonter les profondes divisions des dernières années, patentes avec l’actuel imbroglio électoral, a dit Macky Sall. Elle viserait les faits qui se sont déroulés au cours de différents épisodes de troubles survenus depuis 2021, et encore récemment en février après l’annonce du report de la présidentielle.

Des centaines de personnes ont été arrêtées et poursuivies sous différents chefs depuis 2021. Parmi elles figurent des personnalités de premier plan, dont l’opposant antisystème Ousmane Sonko, au cœur de l’agitation, et son second Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle.

Différents acteurs s’opposent à une loi d’amnistie : dans la majorité parce qu’elle pourrait effacer les actes graves de manifestants ; dans l’opposition par crainte qu’elle n’exonère des responsables gouvernementaux ou sécuritaires de la mort de nombreux manifestants.

Parmi ceux-là, le ministre du Travail, chargé des relations avec les Institutions, Samba Sy, qui s’est exprimé en tant que Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT). Il a indiqué que son parti est contre le projet de loi d’amnistie portant sur les manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024…

« Mon parti ne peut entendre, supporter, accepter, que l’université a été brûlée en chantant. Mon parti ne saurait oublier que deux jeunes filles ont été consumées dans un bus. Mon parti ne comprend pas qu’on puisse s’attaquer, sous le manteau de la politique, à des instruments de fournitures d’eau et d’électricité. Mon parti ne pense pas qu’il soit faisable de s’en prendre à une caserne de gendarmerie », s’est ainsi démarqué l’allié avant de lancer : « je ne dis pas que nous ne devons pas nous réconcilier mais n’oublions pas que demain les mêmes causes ne produisent les mêmes effets.»

Quant à l’opposition, elle redoutait comme un piège que cette amnistie fasse partie du « dialogue national » organisé lundi et mardi à Diamniadio, ville nouvelle à une trentaine de kilomètres de la capitale Dakar.

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