Pour avoir brisé les côtes d’un citoyen : Trois « policiers de la rue » humiliés devant le tribunal des flagrants délits de Dakar

Les policiers Silèye Mbodje, Adama Ndiaye et Latyr Faye, du commissariat de Grand Yoff, ont subi l’humiliation de leur vie, hier, lundi, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar.

Les trois agents de la circulation avaient tabassé et brisé les côtes de Mamadou M. Ndiaye à qui ils voyaient comme un suspect lors d’un contrôle.

Convoqués à la barre des flagrants délits de Dakar pour un débat contradictoire, les trois agents de police sont revenus sur les faits en soutenant que leur bourreau avait refusé qu’ils procèdent à une fouille et en sus il avait proféré des insultes à leur endroit.
Ce que la juge n’a pas gobé : « Un citoyen simple n’oserait jamais insulter un policier sans raison. Vos actes doivent cesser. Vous devez assurer l’ordre et non opprimé les citoyens. Vous êtes trois contre une personne, même s’il y avait rébellion vous pouvez la maitriser avec vos menottes ». A sa suite, un de ses assesseurs demande : « en tant qu’agents de police avez-vous le droit d’interpeller les gens sans l’aval de votre supérieur ? ». « J’avoue que ce jour, on n’avait pas l’ordre de notre supérieur », reconnaît Adama Ndiaye.
Le pool d’avocat de la défense a regretté « la police qui abuse de sa force ». Me Aly Nar Ndiaye va jusqu’à douter de la formation de ces policiers : « Nous avons tous écouté ces trois policiers. Ils ne sont même pas capables de parler un bon français. On n’est pas là pour faire le procès de la police parce qu’il y a des officiers et des commissaires qui font un excellent boulot. Il y a que les policiers de la rue, de l’espèce de ces trois policiers, qui commettent le sale boulot de la police. Ils font honte à ce corps professionnel. Si les citoyens n’ont aucun respect envers la police c’est à cause de ces policiers ».


Me Abou Abdoul Daff de poursuivre : « Mon client est un citoyen model et correcte. Il a le droit de circuler librement car sa sécurité incombe aux policiers. Ils sont descendus sur le terrain en violant la loi car ils n’étaient pas seconder par un officier de police judiciaire. Le peuple sénégalais doit savoir que ces trois personnes ont agi dans l’illégalité(…). Je suis d’autant plus indigné de voir que ces trois agents de police ne savent même pas formuler une phrase correcte en français : sujet, verbe et complément. Je salue l’attitude de leur commissaire qui a demandé à ce qu’on conduit mon client à l’hôpital. Mais on doit décider du sort de ses policiers. Il faut une jurisprudence. Ce qui est arrivé à mon client pouvait arriver à vous la présidente comme ça pouvait arriver au procureur. Il faut rendre justice et faire savoir aux policiers que notre sécurité leur incombe ».

Les avocats ont demandé unanimement le renvoi des fins de la poursuite pour le client. Le tribunal dans son délibéré a suivi les avocats dans leur requête.



     Abou Kane Dia – laviesenegalaise.com

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