Mode d’élection des élus locaux : Les maires souhaitent une réforme du code électoral

Au cours d’une rencontre de concertation de l’Association des maires du Sénégal (Ams), les élus municipaux ont émis le vœu de voir le code électoral reformé. Au cours de la même rencontre, les élus locaux ont également échangé sur les difficultés financières auxquelles leurs administrations sont confrontées.

Les maires sont-ils les représentants de leurs collectivités locales ? Pas sûr, si on se fie aux propos de certains membres de l’Association des maires du Sénégal (Ams). Ces derniers jugent que le mode d’élection actuel n’est pas suffisamment représentatif en ce qui les concerne. D’où la suggestion émise par certains de leurs membres de réformer le code électoral. En effet, les maires souhaiteraient un vote au suffrage universel. «Les élections locales sont une rencontre entre les populations et leurs maires. Il n’est pas admissible ni normal que les populations portent leur espoir sur quelqu’un, et que par des jeux politiques, l’on se retrouve avec un maire qui ne correspond pas à la volonté de la population. C’est pour mettre fin à ce type de manœuvre politique que l’ensemble des maires du Sénégal sont pour une réforme du code électoral», a affirmé Moussa Bocar Thiam, le maire de Ourossogui.
Pour le porte-parole adjoint du Parti socialiste (Ps), Abdoulaye Willane, c’est la seule solution pour avoir des maires représentatifs. «Aujourd’hui, l’ensemble des maires membres du bureau de l’Ams sont d’accord pour cette réforme, qui permettrait d’avoir pour les prochaines joutes municipales, une élection par suffrage universel».
C’est dans le même sens que Maguette Sène, Maire de Malicounda abonde. «L’élection au suffrage universel, c’est une personne qui sollicite des voix auprès des populations et ces dernières votent pour cette personne. Et cette personne est dotée d’une certaine légitimité politique et est redevable envers ces populations. Est-ce que ce cas de figure peut être appliqué à une élection de liste?», s’interroge-t-il.

Problème de financement des collectivités locales
Si la première phase de l’acte 3 de la Décentralisation, qui a été purement institutionnelle, s’est achevée avec quelques difficultés, la deuxième phase qui devra être entièrement financière, le sera beaucoup plus. Déjà, les collectivités locales sont confrontées à des problèmes de ressources financières, parce que la rénovation fiscale n’est pas adoptée en plus de cela les impôts alloués aux collectivités locales sont faibles et difficiles à recouvrer. Mais toutes les collectivités locales ne disposent pas de la même assiette fiscale. Ceci est dû à la concentration de la chaîne fiscale dans certaines zones. Ce qui entraîne une faible implication des collectivités locales dans l’élaboration de l’assiette fiscale, estime Cheikh Tidiane Ndiaye, directeur des services public au ministère de l’Econo­mie, des finances et du plan.
Selon Maguette Sène, les maires peuvent prendre des initiatives en essayant d’entrer dans les capitaux des entreprises qui vont venir investir dans leurs collectivités locales.
«Je crois que nous avons des niches de recettes extrêmement importantes qu’il va falloir exploiter.Comme la ressource foncière aujourd’hui, l’essentiel des projets de développement voire même privé, il faut toujours une assiette foncière pour assoir le projet. Les collectivités locales étant les premiers maillons pour accéder au foncier. Je crois qu’au moment de délibérer pour un périmètre donné, les collectivités locales doivent s’armer pour négocier avec les privés de manière à entrer dans le capital de ses sociétés là. D’autant plus que la réforme de l’acte III le permet aujourd’hui. L’acte 3 permet à une commune d’entrer dans le capital d’un privé jusqu’à une hauteur de 30%.»
Il ajoute : «Nous avons négocié jusqu’à entrer à hauteur de 5% dans le capital de cet investissement qui fait 25 milliards de francs Cfa. On aussi un important projet immobilier dans la zone touristique pour un investissement de 75 milliards de francs Cfa. Nous sommes en train de négocier pour obtenir 10% du capital.»

Le Quotidien

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