Découverte de la riche culture sénégalaise à travers sa littérature. Vous ne connaissez probablement pas l’ensemble des oeuvres et des auteurs, et pour vous, nous avons sélectionné les plus connus.

Il était une fois des auteurs sénégalais

La littérature sénégalaise est riche d’un point de vue culturel. Poésie, histoire, contes… sont autant de styles dans lesquels certains auteurs se sont démarqués. Si ces styles sont très différents, on remarque avec certains auteurs un point commun : la profondeur des écrits et leur l’intensité. Voici quelques auteurs sénégalais à ne pas rater.

Ibrahima Hane : du temps du Dakar colonial

Après une carrière de banquier, Ibrahima Hane, qui vouait une passion à jouer au casino en ligne avec bonus sans dépôt, décide lorsqu’il est à la retraite, de passer le cap et de se consacrer totalement à l’écriture.

Il commence par écrire Errance en 2016, puis L’Écume du temps en 2020. Ce second roman est une sorte d’autobiographie.

Les Dieux de la brousse ne sont pas invulnérables, son troisième roman lui permet d’obtenir le Prix Orange du livre en Afrique.

Celui-ci est, en réalité, une trilogie sur l’histoire des militaires sénégalais entre le 19ème siècle et l’Indépendance. C’est l’écrivain, Amadou Hampâté Bâ, qui est à l’origine de cette citation que Ibrahima Hane a choisie pour titre.

Du Tchad du 19ème siècle au Dakar colonial, en passant par la capitulation allemande, l’auteur conte avec brio un bout de vie des Français et des tirailleurs sénégalais.

Bon à savoir : cette trilogie, intitulée Le monde en gésine, se compose ainsi de ce premier titre, suivi de L’embrasement et Après le silence des canons.

Léopold Sédar Senghor : poète et humaniste

À l’origine du mouvement de la négritude avec deux autres poètes, Aimé Césaire et Léon Gontran Damas, l’humaniste Léopold Sédar Senghor figure parmi les premiers auteurs sénégalais.

D’abord enseignant, puis embrassant une carrière politique ensuite pour devenir ensuite le premier Président de la République sénégalaise, il n’abandonne pas pour autant ses activités culturelles.

Ses œuvres lui valent différents prix : médaille d’or de la langue française, médaille d’or du mérite poétique, grand prix international de poésie, prix Guillaume Apollinaire… On citera notamment Chants d’ombre, Hosties noires ou Ethiopiques, mais il y en a bien d’autres.

Ethiopiques par exemple est un recueil de poèmes qui a la particularité d’être bâti comme un morceau de musique. Il se compose d’élégies, de lettres poétiques et de poèmes dramatiques, évoquant différents thèmes comme la sensualité, l’amour, la musique, l’identité africaine ou encore le métissage.

On retient tout particulièrement le poème Chaka qui place l’Afrique comme le berceau de l’humanité. Ainsi que Épitres à la Princesse, une véritable ode à l’amour.

Mohamed Mbougar Sarr : entre émotions et intensités

Auteur de différents ouvrages comme Terre Ceinte, De purs hommes ou 13 à table, Mohamed Mbougar Sarr a su se démarquer en évoquant différents thèmes comme la migration, la société africaine actuelle ou l’identité.

Terre Ceinte, son tout premier roman, lui permet de remporter le Prix Ahmadou Kourouma en 2015. Il faut dire que dès la première scène, le ton est donné. À la fois brutale et effrayante, cette scène nous place face au meurtre sans pitié de deux personnes qui s’aimaient tout simplement. C’est dans une ambiance étouffante que l’on est immédiatement plongé, mais qui va donner lieu à une forme de résistance. Les personnages sont forts ; les scènes nous font ressentir des émotions intenses.

Dans La plus secrète mémoire des hommes, qui a valu à l’auteur le Prix Goncourt 2021, un jeune écrivain du Sénégal, Diégane Latyr Faye, commence une enquête sur l’auteur d’un livre datant de 1938, un certain T.C. Elimane, accusé de plagiat. Dans cette quête, Diégane rencontre d’autres jeunes auteurs africains. C’est alors que l’on est aspiré dans de multiples réflexions sur la vie littéraire de 1938, mais aussi de nos jours avec l’apparition des réseaux sociaux, tout ceci non sans une certaine malice et un brin de sarcasme.

Louis Camara : entre contes et mythologie

Auteur de nombreuses œuvres comme Le choix de l’Ori, Au-dessus des dunes et Saint-Louis du Sénégal, Louis Camara s’appelle en réalité Abdou Karim Carama. Né à Saint-Louis dans les années 50, il a reçu différentes distinctions comme le Prix de la meilleure nouvelle Fondation Senghor ou Chevalier des palmes académiques de la République française.

On retient, en particulier, son intérêt très marqué pour les Yorubas, une ethnie africaine. Dans Le choix de l’Ori, son premier roman, on plonge dans un conte mythologique merveilleux et plein de leçons de vie. On lui décerne d’ailleurs alors le Grand prix du Président de la République. Il écrit ensuite d’autres contes, toujours en lien avec le peuple Yoruba et sa mythologie.

En résumé, la littérature sénégalaise peut se targuer de son palmarès d’auteurs qui sortent de plus en plus de l’ombre. Ce n’est donc pas un hasard si certains d’entre eux ont obtenu des prix, symbole de reconnaissance d’une plume riche en intensité… Actuellement, de nombreux ouvrages littéraires se retrouvent également sous format audio, mais quels sont réellement les avantages ? Faites-en la découverte à travers cet article.