Les étudiants orientés dans le privé brandissent la menace du vote-sanction

Restés sans cours depuis le 22 janvier 2018, les étudiants orientés dans les établissements d’enseignement supérieur privés sont prêts à livrer le combat de leur “survie’’. Face à la presse, hier,ces étudiants déprimés n’ont pas exclu de voter contre le pouvoir,aux prochaines échéances électorales.

Le combat des étudiants orientés dans le privé, pour la reprise de leurs enseignements suspendus depuis le 22 janvier, entre dans une nouvelle phase qui se veut politique.

Face à “l’attitude inconséquente de l’Etat’’ qui n’arrive pas, jusqu’à présent, à payer ce qu’il doit aux établissements supérieurs d’enseignement privé pour leur formation, ils se radicalisent et veulent politiser leur situation. Car ils considèrent que leur avenir est “hypothéqué’’.

Au cours d’un point de presse qu’il a tenu hier au siège d’Amnesty International/Sénégal, le collectif des étudiants orientés dans le privé a annoncé un nouveau plan d’action qu’il compte dérouler d’ici à la fin du mois d’avril. “Au sortir de cette conférence de presse, nous allons dérouler un programme de manifestations qui va aller de la marche au sit-in, en passant par la sensibilisation de toutes les forces vives de la nation. Mieux encore, si la situation perdure, nous ne manquerons pas de battre campagne contre le régime du président de la République Macky Sall’’, prévient le porte-parole du collectif, Zakariya Niasse.

Ainsi, ceux qui se faisaient appeler fièrement “Macky Family’’ restent convaincus que la menace du vote sanction est le dernier recours pour faire fléchir les autorités. Selon ces étudiants, ils sont aujourd’hui des milliers de jeunes dans cette situation et qui, d’après eux, peuvent faire pencher la balance en défaveur du camp présidentiel.

En faisant allusion au discours du chef de l’Etat du 3 avril, ces étudiants du privé se montrent très irrités contre ce qu’ils considèrent comme une politique de deux poids, deux mesures. “Au moment où, du seul fait de l’Etat, nous sommes privés d’enseignements depuis plus de deux mois, ce même Etat, en véritable matamore, pensant que seul le bruit renverse les murailles, bombe le torse, en lançant un programme de formation tous azimuts destinés aux jeunes Sénégalais. Sommes-nous alors des Sénégalais à part ?

Pourquoi devrions-nous accepter d’être sacrifiés sur l’autel des pratiques politiciennes ? Nous disons non à cette politique de deux poids, deux mesures que nous jugeons incongrue’’, vilipende le collectif dans sa déclaration liminaire. A en croire ces étudiants, l’enseignement supérieur privé est aujourd’hui à la croisée des chemins et que leur avenir s’écrit en pointillé. Mais quelle que désastreuse soit leur situation, les étudiants dédouanent les responsables de leurs établissements pour faire porter à l’Etat du Sénégal l’entière responsabilité de ce qui leur arrive. Et le plus frustrant dans tout ça, disent-ils, c’est le mépris et l’indifférence qui leur sont imposés.

  •     EnQuete
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