Élections Locales au Sénégal : Macky Sall face au choc des ambitions

À moins d’un mois du dépôt des listes pour le scrutin de janvier 2022, la bataille des investitures fait rage au sein de la majorité présidentielle. Et il y aura forcément des déçus.

La campagne est loin d’avoir commencé, mais la bataille fait déjà rage. Alors même que la date butoir pour le dépôt des listes a été fixée au 4 novembre, il n’est pas rare que, dans certaines localités, deux, trois et parfois jusqu’à sept ou huit candidats de la majorité se soient positionnés pour être tête de liste lors des élections locales du 23 janvier prochain.

Le cas d’Abdoulaye Baldé est à cet égard éclairant, selon Jeune Afrique. Comme beaucoup, le maire sortant de Ziguinchor (Casamance) ne fait pas mystère de sa volonté de conserver son poste. Mais il n’a pas annoncé officiellement sa candidature, préférant que la Conférence des leaders de Benno Bokk Yakaar (BBY) statue d’abord. Ce sont ces proches du chef de l’État – une quarantaine de personnes, membres de son parti et de formations alliées – qui vont devoir identifier les profils qui pourraient se présenter aux locales. « J’attends qu’[ils] se prononcent avant de prendre ma décision, a donc déclaré Abdoulaye Baldé le 3 octobre dernier, sur les ondes de la RFM. Mais au vu de mes résultats, je ne vois pas pourquoi je ne serais pas choisi», dixit l’édile de Ziguinchor.
Le chef de l’État, détenteur du dernier mot au moment de la confection des listes de sa mouvance, devrait jouer des coudes pour trouver le juste milieu dans bien des communes, afin de préserver la cohésion de sa grande coalition, imbattable pour le moment en termes de longévité. A Ziguinchor, la déclaration de candidature de Doudou Ka, Directeur général de l’Aibd, n’a pas manqué d’irriter les partisans de l’actuel maire de la ville, Abdoulaye Baldé, patron de l’Ucs.
Dans tous les cas, l’heure est aux manœuvres politiques, en prélude des investitures, dans la quasi-totalité des partis politiques et/ou coalitions de partis. Au sein de la mouvance présidentielle, le président Macky Sall, arbitre lors de la confection des listes, aura à coup sûr du fil à retordre, étant entendu que certains alliées manifestent déjà leur souhait de conserver les acquis, au moment où des ténors de son parti, l’Alliance pour la République (APR), affichent clairement leurs ambitions de leur succéder, écrivait Sud Quotidien.

Dans la capitale sénégalaise, le Ps ne cracherait pas sur la conservation du fauteuil de la ville gagné par un maire socialiste, en l’occurrence l’ex-député-maire Khalifa Sall. Macky Sall dans ses calculs a surement besoin de Dakar. C’est capital pour lui.

Toujours à Dakar, cette fois-ci dans la commune des Parcelles Assainies, l’édile de la collectivité locale, Moussa Sy, garde jalousement son siège très convoité par les membres de l’Apr, en l’occurrence le député Alioune Badara Diouf. La commune de Sicap-Liberté n’est pas épargnée par ce choc des ambitions entre leaders de la même coalition. Le ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Zahra Iyane Thiam est en embuscade pour la place qu’occupe le maire ‘’Progressite’’, Santy Sène Agne. Ailleurs, plus précisément à Podor, le fauteuil occupé par l’actuelle ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall de ‘’Osez l’avenir’’ est très convoité par son allié dans Bennoo, Mamadou Racine Sy, président du mouvement «And ligeey Podor ak Racine».

Même scénario à Kaffrine où Abdoulaye Willane du Ps est inquiété par le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène public, Abdoulaye Sow. Que dire de la ville de Thiès, gérée par un maire allié, le président du parti Jëf Jël ? Talla Sylla, allié, puis adversaire, redevenu à nouveau allié d’Idrissa Seck dans la mouvance présidentielle, devra protéger ses arrières lors de l’établissement des listes. Le patron de Rewmi est de retour. Des exemples, parmi tant d’autres, qui montrent que la confection des listes de la mouvance présidentielle ne sera pas une mince affaire.

Le chef de file avait pourtant demandé à ses camarades de lui faire encore une fois de plus confiance. Ce qui reste évident, le goût aigre-doux laissé par l’élection législative de 2017, lors de laquelle le parti présidentiel s’était taillé la part du lion en occupant 97 des 125 sièges que comptait Bby, reste encore frais dans les mémoires. Les alliés étaient partagés entre satisfactions, regrets et incompréhensions, rappelle Sud. Quoi qu’il en sera, l’avenir nous en dira plus…

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