Déguerpissement à la cité “IMBECILE” : Les déguerpis élisent domicile sous le pont de Mariste

Elles sont plus d’une dizaine de familles, avec leurs bagages qui passent la nuit sous le pont de Mariste. Elles ont été déguerpies de la cité “Imbécile” il y a moins d’une semaine. Même si certains ont été acheminés à l’Arène nationale, d’autres familles dont la plupart des étrangers venant de la sous-région vivent dans une insécurité indescriptible sous le pont de l’autoroute à péage de Mariste. Ce que certains habitants du quartier dénoncent.

 Des matelas, des ustensiles, des bâches pour se protéger du soleil, des visages désespérés avec des enfants insouciants du calvaire que vivent leurs parents… tél est le nouveau décor du quartier de Mariste depuis quelques jours. En effet, plus de 3 000 personnes ont été déguerpies, dimanche dernier au quartier Darou Salam, plus connu sous le nom de cité «Imbécile », situé entre Colobane et Yarakh.  Quelques familles ont vite envahi le rond-point de Mariste en attendant qu’elles retrouvent un toit. Difficile de trouver un interlocuteur chez les nouveaux occupants des lieux. Seulement quelques résidants de Mariste sont furieux de leurs nouveaux cohabitants. Ils dénoncent l’insalubrité et l’insécurité que vont provoquer ces déguerpis dans leur localité réputée calme et propre. «C’est incompréhensible, l’Etat les déguerpit pour lutter contre l’insécurité et ils viennent se recaser chez nous à Mariste pour créer encore d’autres problèmes. Comme si nous aussi, nous ne voulons pas être en sécurité», a dénoncé Amar, habitant dudit quartier. Pour lui, «si le gouvernement ne trouve pas de solution face à cette situation, bientôt Mariste sera un carrefour de banditisme et d’agression».

Lui emboitant le pas, Khady vendeuse d’eau, affirme que «ces familles sont venues s’installer sous ce pont illégalement».

Toutefois, elle affirme que leur emplacement ne sera que courte durée. Car, les forces de l’ordre sont en train de les déloger. «Depuis trois jours, ils commencent à vider les lieux. Ils doivent retrouver leurs cohabitants à la cité Imbécile qui sont maintenant recasés à l’Arène nationale», fait savoir la dame. Elle souligne, malgré cela, «certaines d’entre elles refusent de quitter les lieux».

Pour échapper à un nouveau déguerpissement, les victimes refusent de dire d’où elles viennent. «Nous ne faisons pas partie des déguerpis de la cité imbécile. On vit ici depuis longtemps. Ces bagages ne nous appartiennent pas», souligne un homme, qui n’a pas voulu révéler son identité.

Selon un vendeur de café installé en face d’eux, «certaines personnes ne veulent pas s’identifier parce qu’elles ont peur d’être rapatriées dans leurs pays d’origine. Il faut reconnaitre que la plupart d’entre elles sont issues des pays de la sous-région».

Malgré les dénonciations, ces familles ne semblent pas être prêtes à retourner dans leurs pays d’origine. Même si les forces de l’ordre ne baissent pas leurs bras.

 

Mamadou Nd BA – laviesenegalaise.com

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