Coup d’État en Guinée : le chef putschiste Mamady Doumbouya promet un gouvernement « d’union »

Les putschistes ont promis lundi un gouvernement « d’union » et pas de « chasse aux sorcières ». La veille, ils ont annoncé la dissolution de la Constitution et du gouvernement, et instauré un couvre-feu dans tout le pays.

La Guinée s’est réveillée, lundi 6 septembre, en pleine incertitude et doit désormais croire aux promesses. Les putschistes guinéens, qui ont capturé le président Alpha Condé et annoncé la dissolution des institutions, ont promis, lundi 6 septembre, la mise en place d’un « gouvernement d’union nationale » chargé de conduire une période de « transition » politique, et assuré qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières » contre l’ancien pouvoir.

« Une concertation sera ouverte pour décrire les grandes lignes de la transition, ensuite un gouvernement d’union nationale sera mis en place pour conduire la transition », a dit le chef putschiste, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, dans un discours, sans toutefois préciser la durée de la concertation ni de la transition au lendemain d’un coup d’État largement condamné par la communauté internationale mais salué par des scènes de liesse à Conakry. Le chef des putschistes en Guinée

Ce dernier a également tenté de rassurer les partenaires et investisseurs étrangers en déclarant que les nouveaux maîtres de Guinée, important producteur de bauxite et de minerai, tiendraient leurs engagements, et a demandé aux compagnies minières de poursuivre leurs activités.

Le comité mis en place par les putschistes assure « les partenaires économiques et financiers de la poursuite normale des activités dans le pays », a déclaré le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya dans son discours. « Le comité assure les partenaires qu’il respectera toutes ses obligations », a-t-il dit.

La réunion a été retransmise à l’extérieur du Palais du peuple par des hauts parleurs. À son arrivée, le chef des putschistes, le colonel Mamady Doumbouya a été acclamé. La cérémonie a commencé par une minute de silence à la mémoire des victimes du régime d’Alpha Condé.

Mise en place d’un nouveau gouvernement

Les plus hauts dignitaires du régime d‘Alpha Condé ont répondu présents à la convocation. Le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, le ministre de la Défense Mohamed Diané, le ministre de la Sécurité, le porte-parole du gouvernement, le président de l’Assemblée nationale Amadou Damaro Camara et celui de la Cour constitutionnelle étaient présents. Plusieurs autres ministres ont également participé à cette réunion comme le président de la Haute autorité de la Communication Boubacar Yassine Diallo ou encore le président de la CENI, selon Rfi.

Pour les putschistes du Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD), la présence des plus hautes autorités civiles de la capitale guinéenne signe la prise en compte du coup de force de dimanche et leur adhésion. Ils s’assurent ainsi de l’allégeance de ces figures politiques guinéennes.

 

Après avoir reçu les hommes forts de l’ancien gouvernement, le lieutenant-colonel Doumbouya a tenu un discours dans lequel il a promis la mise en place d’un « gouvernement d’union nationale ». « Les secrétaires généraux des ministères assureront la continuité des services jusqu’à la mise en place du prochain gouvernement », a-t-il précisé. En attendant, les documents de voyage et véhicules de fonction doivent être remis aux autorités.

Le chef des putschistes a annoncé une concertation « pour écrire les grandes lignes de la transition » et a également demandé aux compagnies minières de poursuivre leurs activités. « À cet effet, les frontières maritimes restent ouvertes pour les activités d’exportations des produits miniers. Le comité assure les partenaires qu’il respectera toutes ses obligations et rappelle son engagement à favoriser les investissements étrangers dans le pays », a-t-il déclaré. 

Les forces spéciales guinéennes conduites par leur commandant, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, disent avoir capturé le chef de l’État pour mettre fin à « la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique » ou encore « l’instrumentalisation de la justice (et) le piétinement des droits des citoyens ».

Un collectif qui s’était mobilisé pendant des mois contre un troisième mandat du président Condé a indiqué que ses membres emprisonnés seraient libérés vers 11 h 30.

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