CEREMONIE DE DEDICACE DE SON LIVRE – Pr Abdoulaye Bathily encourage la jeunesse

Rien à faire, le professeur Abdoulaye Bathily reste toujours cramponné à sa passion de liberté, comme en témoigne la cérémonie de dédicace de son dernier ouvrage intitulé « Passion de liberté » édité à Présence africaine tenue le samedi dernier. Là, Bathily a encouragé la jeunesse et tenu à lui dire que « c’est par la lutte qu’on se libère ». Une allusion sans fard à la tension politique ambiante née du bras de fer entre Yewwi askan wi et l’Etat.
Professeur Abdoulaye Bathily auteur du livre Passion de Liberté - MémoiresLe professeur Abdoulaye Bathily n’a rien perdu son engagement militant pour les libertés. Et ce n’est, sans doute, pas fantaisie que le professeur Abdoulaye Bathily a mis en rouge le mot « Passion » à la page de garde de son dernier livre intitulé « Passion et Liberté » édité par Présence africaine. Renvoyé du prytanée militaire, puis de l’Université de Dakar et interdit d’inscription en France, pour fait de grève, Abdoulaye Bathily garde toujours intacte sa volonté de combattre les injustices. Les convictions de l’homme n’ont, en effet, nullement faibli.

Face à une salle comble d’un public constitué notamment d’universitaires, d’hommes politiques et de la société civile, Abdoulaye Bathily a lancé à l’endroit de la jeunesse : « je vous encourage ! » Il s’adressait ainsi à l’assistance à l’occasion de la cérémonie de dédicace de son ouvrage, tenue le samedi dernier. L’allusion au climat politique actuel est sans équivoque. « J’ai une pile d’arrêtés de préfets et de gouverneurs, qui nous disent en somme : on n’a pas assez de personnel de sécurité pour encadrer la manifestation, mais assez pour la réprimer ». Une façon de dire les libertés sont encore à conquérir. De quoi lui faire dire : « cette jeunesse que je vois, doit se battre ». « C’est par la lutte qu’on se libère et non par la soumission », insiste l’ancien secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld).

A ceux qui s’indignent des dérives notamment sur les réseaux sociaux, Bathily répond que la jeunesse se bat « avec les moyens de son époque ». Il rappelle ensuite le temps où il fallait traquer et porter la contradiction aux étudiants socialistes partout dans le pays, faute de radio et de journal. « Senghor leur demandait, pendant les grandes vacances, d’animer des conférences, car leur disait-il, l’opposition n’avait pas d’idées ». « Des excès, il y en a, reconnaît Abdoulaye Bathily, mais occasionnés par ceux qui sont en face », précise-t-il ajoutant que « partout c’est le même bouillonnement ».

Ce langage cru, Bathily l’a déroulé en l’absence de personnalité de la mouvance présidentielle. Ni ministre, ni député n’avaient pris part à la cérémonie. Ils ne se faisaient, sûrement, pas d’illusions sur la tonalité du discours du professeur Abdoulaye Bathily. Toutefois, l’absence de son ancien camarade de parti Yoro Deh a intrigué plus d’un. Le coordonnateur des sages de Benno Bokk Yaakaar, Yoro Deh a brillé par son absence, conscient peut-être que son ancien camarade de la Ld n’avait rien perdu de sa passion de liberté.


Félix DIAGNE

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