Aldiouma Cissokho du collectif des réfugiés mauritaniens : « nous sommes des otages au Sénégal »

09 avril 1989 – 09 avril 2018 voilà aujourd’hui 29 ans jour pour jour qu’éclatait le conflit sénégalo-mauritanien où tout était parti d’une banale histoire entre bergers peulhs et des soninkés des deux pays, un conflit meurtrier qui a entraîné la mort de plusieurs personnes des deux pays. En cette journée de souvenirs de ces douloureux évènement, la coordination des réfugiés mauritaniens au Sénégal ont fait face à la presse, ce lundi à Dakar pour se pencher sur leurs difficiles conditions de vie au pays de la Teranga.

Selon Aldiouma Cissokho, coordonnateur du collectif, « les réfugiés mauritaniens au Sénégal sont comme des otages n’ayant aucun droit de reconnaissance ni de la part de leur pays d’origine encore moins du pays d’accueil ».

En effet, depuis décembre 2016, ces réfugiés mauritaniens sont des apatrides et n’ont plus de pièces d’identifications. Face à l’insécurité liée au terrorisme au niveau de la sous région et avec le phénomène des rapts d’enfants noté les jours au Sénégal, le collectif a fait part de ses inquiétudes puisque, les réfugiés comme leurs progénitures sont exposés dans de pareilles situations. « Nous sommes plus de 35.000 réfugiés recensés au Sénégal et vivons dans des difficultés et l’incertitudes car même nos enfants ne peuvent pas étudier, nos femmes ne peuvent pas travailler faute de papiers », a dit le porte parole du collectif. 

Ainsi, ils interpellent le gouvernement du Sénégal pour l’application des textes liés aux droits de l’homme, par la même occasion, le collectif a également lancer un appel à la communauté internationale pour le règlement ce dossier.

D’après Monsieur Cissokho, le gouvernement de leur pays d’origine ne les reconnait pas comme des citoyens mauritaniens et du côté sénégalais, ils sont considérés comme des apatrides car n’ayant aucun titre de séjour ni papier d’état civil. Ainsi, ils lancent un appel au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) pour le règlement  de ce dossier qui date depuis le 09 avril 1989. 

Les réfugiés mauritaniens au Sénégal n’ont pas manqué aussi de s’attaquer aux autorités de la Mauritanie. Ces dernières ont profité du conflit sénégalo-mauritanien de 1989 pour procéder à une déportation de milliers de mauritaniens noirs vers le Sénégal et le Mali avec une politique d’épuration ethnique programmée.

         Abdoul BABA – laviesenegalaise.com

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