Sortie de CHEIKH YERIM SECK à propos de la série Maîtresse d’un homme marié : Provocation ouverte ou suffisance exagérée ?

Nous embouchons notre trompette, dans le même temps que les linguistes, heurtés, pour inviter CHEIKH YERIM SECK à s’inscrire au label de l’humilité en empruntant, dare-dare, la ligne droite de la RAISON et de l’ ÉCHANGE FRUCTUEUX. Qu’il arrête de donner des leçons de pédagogie ou de morale sur des plateaux de télévision prenant toujours ses arguments pour les meilleurs.

Jusqu’à un moment, nous n’étions pas dans la dynamique d’une controverse. Mais, que va-t-il se dire, sans notre réaction? Qu’il nous a fait retourner urgemment aux leçons de syntaxe et de stylistique auxquelles de piètres enseignants, selon son jugement, doivent se réinscrire, au même rang que les étudiants en formation. Il veut assurément nous prendre au collet pour nous obliger à aller à de nouvelles humanités à la FACULTÉ des Lettres .
Nous vous disons, tous ensemble, Non!

S’en tenir à la leçon de bonne conduite ou plutôt au redressement spirituel du linguiste Mbengue, qui vous a énergiquement balafré, veut dire que nous sommes fouettés à mort pour nous taire. Sa sortie ne nous suffit pas!
Nous, professeurs de Français, qui sommes provoqués ouvertement sur le plateau de l’émission <> animé par Pape Cheikh Diallo, prenons notre défense en mains et dans la ligne droite de la certitude et du RESPECT.

Ce journaliste, s’octroyant des galons de SAVANT, oublie toujours dans son verbe le groupe nominal « SACHANT QUE » … pour mieux blesser avec ses envolées d »OMNISCIENT et ses ambitions d’OMNIPOTENT. Le voilà qui nous ajuste, de mains de maitre, croit-il, peseur de verbe lourd, faisant un détour à l’académie pour y emprunter des lauriers d’adhérent.
Vous demandez si nous existons pour être aussi insensibles au titre du TÉLÉFILM <<MAÎTRESSE d’ UN HOMME MARIÉ>>, la réplique n’attendra pas. Permettez- nous aussi de vous poser cette question:
-A quelle galerie d’exposition ou à quelle boutique qui vend des habits d’ostentation vous avez acheté votre veste griffée : <<M’AS-TU VU? >>?
En quoi ce téléfilm nous regarde, CHEIKH YERIM, pour qu’on y place une petite lettre comme des acteurs oubliés, désireux d’y participer ?
S’il faut, en BONS professeurs de Français, corriger les uns et les autres, sans être interpellés, n’aurions-nous pas invité le RIDICULE chemin faisant ? Si toutes les imperfections de la langue française percutent notre regard et lassent nos oreilles, autant nous ériger en GENDARMES des mots et des sentences, du verbe et de l’esprit troquant le contrat pédagogique qui nous lie à l’enseignement, à l’éducation et à nos apprenants avec une cravache à feu ?
Comment peut-on se permettre de régner en MAÎTRE partout et pour tout? En quoi il est important de jouer aux fins connaisseurs jusqu’à inviter le RIDICULE au TABLEAU NOIR fait pour donner et recevoir du BON et du VRAI SAVOIR bien précieux ?
Nous sommes qui pour inviter l’humanité à se plier à nos ordres et à marteler le pas ?
Qui sommes-nous, encore une fois, CHEIKH Yerim SECK, pour sortir notre verbe dans le terrain d’autrui dont on méconnaît les objectifs et orientations de son film ?
Si le médecin passait son temps à corriger les attitudes qui endommagent la santé où qu’il passe, n’aurait-il pas oublié son sacerdoce vis-à-vis des PATIENTS qui attendent qu’il leur consacre son temps bien insuffisant ?
Il a assez à faire comme nous autres aussi!

Venons- en au titre qui vous ouvre les portes de la critique aisée : <<MAÎTRESSE d’UN HOMME MARIÉ>>. Si vous prenez votre courage à deux mains pour déclarer devant les invités de QG, que vous cherchez, peut être à émouvoir, que ce titre c’est comme qui dirait <> et <©DESCENDRE en BAS>>, nous vous intimons, et vite, l’ordre de vous corriger et le crions à tue-tête : <<NON! MONSIEUR! ARRÊTEZ QUAND MÊME! VOUS MÉLANGEZ LES PÉDALES!>> Et pourquoi? Parce que vous confondez une REDONDANCE (mot dont le sens est contenu déjà dans un autre mot dans la même phrase ) et un PLÉONASME,( mot qui alourdit la langue par un rajout ou une répétition INSENSÉE.)
Même s’ils sont proches par leur incorrection, l’un touche la SYNTAXE et l’autre la SÉMANTIQUE.
Vous vous égarez alors dans les méandres de votre suffisance côtoyée par l’audace. Vous pataugez net, dans les réalités ésotériques et stylistiques de cette précieuse langue, aux contours acroatiques, pour nous blâmer, vos quatre appuis à terre..

Cette langue, nous ESSAYONS simplement de l’enseigner à nos apprenants par mille et un chemins, la rendant accessible. Elle ne nous appartient guère. Elle représente, juste pour nous qui l’enseignons ou qui l’avons enseignée, le support du puzzle de la sombre histoire de la COLONISATION. Histoire ineffaçable d’une feuille de CHÊNE, voltigeant d’un continent à l’autre et se collant inopinément aux racines du BAOBAB, sous les chaînes de l’oppression.
Pas besoin de trop convoquer le passé, à notre avis !
La fusion accidentelle de ces deux arbres symboliques, le CHÊNE et le BAOBAB n’a pu donner, à ce jour, qu’un produit hybride qui réclame des cures ininterrompues.Nous le savons pertinemment !

MONSIEUR SECK, encore une fois, ce titre de téléfilm ne puise que dans les racines du WOLOF, la langue parlée pratiquement par TOUS, dans ce petit pays, le Sénégal, pour fouetter le SENSATIONNEL, invitant la curiosité, des spectateurs intéressés, par le moyen d’une INTERFÉRENCE LINGUISTIQUE adaptée à à la pensée des inconditionnels du petit écran et à leur environnement linguistique. Il est une REDONDANCE précisément mais s’éloigne du PLÉONASME par rapport à la répétition insensée et provoquée certes par le concepteur.

Ce titre, pour insister, n’est que du WOLOF traduit d’où la pensée de celui qui écrit laissant les empreintes de sa langue maternelle sur l’écritel qui convoque l’INTERFÉRENCE LINGUISTIQUE, bien évidente.

CHEIKH YERIM, si nous voyageons dans L’ORALITÉ africaine, n’était-il pas autorisé de transmettre un message, par le son du tam-tam et de le décoder selon le nombre de coups ou la nature des vibrations entendues? En consommateurs avertis, les intéressés de ce téléfilm et le concepteur se comprennent dans le contenu et le contenant du message. Pourquoi interférer pour leur offrir des clés rouillées? Non! Les codes appropriés bien cernés par les uns et les autres sont lus à ciel ouvert.

Avec ces téléfilms la majeure partie des spectateurs balbutient avec le français. Faut-il aller par conséquent dans un registre recherché pour ne pas, finalement, atteindre sa cible? Celui qui pense et réalise détient les clés du message à transmettre alors que le professeur de français enseigne uniquement les codes adaptés pour accéder à une langue, bien structurée.

MONSIEUR SECK, pour capter l’attention et captiver certains interlocuteurs, le moyen le plus indiqué est la RÉPÉTITION. Ne dit- on pas qu’elle est pédagogique? Sa nuance plus littéraire, la REDONDANCE, bien que non admise en bon français, joue le même rôle d’insistance.

CHEIKH YERIM, comprenez que les reflets et les teintes de nos langues maternelles laissent une surcharge de mots éclairant, parfois, mieux que quand la syntaxe est restrictive.
Aussi, n’oubliez pas que les langues vernaculaires ont une portée non négligeable dans notre pensée nous tous.

Enfin CHEIKH YERIM SECK, ce film ne s’adresse pas aux professeurs de Français qui ne sont pas les seules âmes sensibles aux critiques dans ce pays. Au contraire, ils n’y trouvent aucun intérêt pédagogique pour enrichir leurs objectifs dans l’élaboration des fiches de leçon, éduquer ou bien assainir l’espace relationnel qu’ils partagent avec les apprenants. Ce téléfilm s’adresse à ceux qui dévorent le monde par le RÊVE et non par la RÉALITÉ.
Si le professeur de Français s’octroyait l’audace de corriger tout mauvais usager de cette langue ou encore tous ceux qui l’oblitérent, leur projetant de la poudre ROUGE sur le visage, du PALAIS de la RÉPUBLIQUE au PARLEMENT, en passant par d’ autres coins prestigieux, on aurait confondu certains à des prestidigitateurs circonstanciels ou des clowns aux masques horribles.

CHEIKH YERIM SECK, vous voulez qu’on évite la REDONDANCE ,et non le PLÉONASME comme vous le prétendez, imposant aux consommateurs de ce téléfilm la restriction corrective à <>
Nous savons que c’est bien suffisant. Mais, nous refusons!
Vous comprenez bien !
Nous vous attendons dans la logique stylistique des termes et des MOTS pour ne point être piégés par vos MAUX ou MALADRESSES du vrai SAVANT que vous voulez incarner.

C’est bien clair? Nous nous y refusons!



      ♦  Par Khady Kane Diallo/ Diéne

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