Pétrole et gaz au Sénégal : Macky Sall répond à Ousmane Sonko et Thierno Alassane Sall

Le président de la République, Macky Sall a prôné mercredi « un débat sérieux et objectif’’ à propos des ressources pétrolières et gazières découvertes au Sénégal ces dernières années.

« Dans le domaine des hydrocarbures, nous invitons l’Initiative pour la transparence des industries extractives(ITIE) pour un débat sérieux, objectif », a-t-il dit, des propos rapportés par l’Agence de Presse Sénégalaise.

Le président Macky Sall s’exprimait à l’ouverture de la Conférence africaine sur la divulgation de l’identité des propriétaires réels des entreprises extractives, une rencontre organisée par l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE).

 « Oui pour un débat objectif, transparent, encadré pour éviter d’ennuyer le pays », a souhaité le chef de l’Etat devant son homologue du Sierra Léone, Julius Maada Bio.

Macky Sall a regretté le « débat pollué » entretenu sur le pétrole au Sénégal, battant en brèche les allégations selon lesquelles le Sénégal aurait été lésé dans les contrats conclus avec les compagnies pétrolières et gazières.

Il déplore le fait que « dans un pays démocratique comme le Sénégal, où la presse est libre, l’expression est libre, on commence à écrire un ouvrage, écrire dans les réseaux sociaux que le gouvernement a fait perdre au pays 100 milliards de dollars dans une opération d’exploitation, alors que nous sommes en phase d’exploration… ». 

Il a rappelé que conformément à la loi, aucune taxe n’est prévue pendant la phase d’exploration et de développement. 

« C’est la loi, c’est le Code pétrolier. Pendant des mois, le pays est pris en haleine sur de faux problèmes, pour prétendre qu’on a vendu le pays aux compagnies pétrolières. Il est bon que le débat soit ouvert, mais qu’il soit outillé, que les intervenants [sachent] de quoi ils parlent », a martelé Macky Sall.  

Il faut rappeler que ce mercredi, sur la plateau de Rfm Matin (Radio privée), Thierno Alassane Sall a remis le couvert. Réaffirmant que le contrat attribué à Petrotim, objet d’un rapport accablant de l’Inspection générale d’État (Ige), comporte beaucoup de zones d’ombre. Selon lui, l’accord a été conclu par le régime de Wade, entre les deux tours de la présidentielle de 2012, et signé par le pouvoir de Macky Sall, sur la base de faux, indique d’autres parts Seneweb.

« Pendant des mois le pays est tenu en haleine pour de faux problèmes, pour prétendre qu’on a vendu le pays, a minimisé le président de la République. Il est quand même bon que le débat soit posé, mais il faut que cela soit un débat outillé, où les gens savent de quoi ils parlent. »

« C’est trop sérieux le pétrole et le gaz, a conclu Macky Sall. On ne peut pas se permettre tous les matins d’occuper les médias pour des considérations fallacieuses. Ils sont en train d’ennuyer le pays sur des questions qui n’ont pas lieu d’être. Que ceux qui ne savent pas aillent s’informer. Oui pour un débat objectif, et transparent. » 

Macky Sall a cependant, réitéré la volonté du gouvernement de s’inscrire dans le cadre d’une gestion transparente des ressources naturelles.

Il assure que les pouvoirs publics sénégalais ne sont pas à ce sujet en contradiction avec les exigences de la société civile. 

Aussi a-t-il fait part de sa volonté de poursuivre la divulgation de l’identité des propriétaires réels des entreprises extractives, conformément aux normes de l’ITIE.

L’actuel code pétrolier est « déséquilibré », a estimé Macky Sall, affirmant que ceux qui l’ont élaboré avaient essentiellement pour objectif d’attirer les compagnies pétrolières vers le Sénégal.

Il promet de faire « sauter » un dispositif de ce code favorisant « la clause de confidentialité », qui empêche de publier les contrats.

Le chef de l’Etat, qui avait à ses côtés son homologue de la Sierra Leone, appelle les Etats africains à harmoniser les législations relatives aux industries extractives.

« Nous nous battons au sein de l’Union africaine pour que nos codes soient harmonisés (…) Il y a un travail d’harmonisation des législations, non pas contre les compagnies, sans lesquelles nous ne pouvons pas explorer parce que n’ayant pas les capacités, mais pour que l’Afrique en tire un [meilleur] bénéfice », a souligné M. Sall.

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