Ousmane Sonko ne répondra à la justice que « si sa sécurité est garantie » (Avocat)

Un des avocats de l’opposant politique Ousmane Sonko, Maître Saïd Larifou, en conférence de presse ce lundi à Paris, a annoncé que leur client n’aurait « pas reçu sa convocation ». Et sans convocation, l’opposant ne se présentera pas au greffe, ni au tribunal demain, selon lui. De toute façon, ajoute l’avocat, Ousmane Sonko ne répondra à la justice que « si sa sécurité est garantie ».

C’est un nouveau procès à risques pour Ousmane Sonko le 16 mai 2023, face à Adji Sarr. L’opposant, candidat à la présidentielle prévue en février 2024, est accusé de viols et menaces de mort par cette ex-employée d’un salon de massage, depuis plus de deux ans. Il dénonce un « complot » pour l’écarter de la présidentielle.
Cette affaire avait contribué à des émeutes meurtrières dans le pays en mars 2021.
D’après la procédure, Ousmane Sonko devrait se présenter au greffe de la chambre criminelle de Dakar ce lundi 15 mai.

Ce lundi, à la veille du procès, des centaines de jeunes se sont rassemblés aux abords du domicile de l’opposant à Ziguinchor pour « faire barrage », selon eux et « sécuriser » leur leader.
Ainsi, ce procès provoque une nouvelle montée des tensions. Un policier a été tué à Ziguinchor.
Plusieurs responsables de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi – Aïda Mbodj, Malick Gackou, Cheikh Tidiane Dièye – et l’ancienne Première ministre Aminata Touré ont fait le déplacement à Ziguinchor pour apporter leur « soutien » au président du parti Pastef.
Le président du parti Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) avait déjà déclaré le 7 mai qu’il ne comptait plus « collaborer avec la justice », « sans un minimum de garantie pour sa sécurité ».
D’après le code de procédure pénale, Ousmane Sonko était censé effectivement se présenter « au plus tard la veille de l’audience » – donc, ce lundi – « au greffe qui s’assure de sa représentation en justice ». S’il ne se présente pas alors qu’il a été « dûment convoqué » et « sans motif légitime d’excuse » dit la loi, alors le président de la chambre criminelle peut prendre une « ordonnance de prise de corps » [« lorsqu’il estime que la détention de l’accusé est nécessaire », selon l’article 239, Ndlr]. En clair, Ousmane Sonko pourrait être arrêté, ce qui pourrait provoquer des troubles. Autre option : il pourrait être jugé par contumace.
De son côté, l’un des avocats de la dame Adji Sarr, Maître El Hadj Diouf, indiquait il y a quelques jours que la plaignante était « sereine », et « impatiente » de ce procès réclamé depuis deux ans.
Ousmane Sonko a par ailleurs été condamné le 8 mai 2023 à 6 mois de prison avec sursis dans une autre affaire, pour diffamation et injures face au ministre du Tourisme. Une peine qui pourrait menacer son éligibilité pour la présidentielle de l’an prochain.

Source Avec RFI
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