Le Syndicat autonome des travailleurs des eaux du Sénégal (Sates/Sen’eau) dénonce la gestion de la Sen’eau par la Direction générale. A travers une déclaration, ces travailleurs dénoncent la mauvaise qualité du service, le malaise profond et croissant qu’ils vivent, entre autres «dérives».
Après 21 mois de service, les travailleurs du Syndicat autonome des travailleurs des eaux du Sénégal (Sates/Sen’eau) alertent l’opinion publique et interpellent les autorités sur une mauvaise gestion de la société. «Nous n’avons pas le droit de nous taire devant la mauvaise qualité de service, le manque de réactivité sur les réclamations des clients, sur le recours incessant aux dérogations pour la qualité de l’eau, la cherté des factures tant décriée par les clients, le changement des compteurs, le tâtonnement dans la distribution des factures avec la rupture du contrat de la Société Papis, etc.», renseigne le Sates/Seneau à travers une déclaration.
Ce syndicat refuse de se taire devant «le malaise profond et croissant vécu par les travailleurs en interne, dû entre autres à une vision mal définie, à un organigramme chaotique, à un mépris manifeste du droit d’estime du travailleur qui est d’un autre âge, à un tâtonnement incompréhensible sur les choix stratégiques».
C’est également, souligne les travailleurs, «les confirmations aux postes consécutives aux recrutements de cadres suivies immédiatement après par des démissions/licenciements de ces mêmes cadres, à une politique de division des délégués et travailleurs pour mieux régner, à un transfert effréné de richesses par le truchement de l’Assistance technique et des missions des «Experts» au détriment des travailleurs dont l’expertise est manifestement «sous-estimée», des acquis sociaux menacés, des perspectives d’épanouissement amenuisées et des résultats nets d’exercices déficitaires».
Le Sates/Sen’eau désapprouve la réorganisation dans les directions centrales qui n’obéirait à aucune cohérence, notamment le nivellement par le bas, les missions mal définies, une réforme mal conduite qui ne serait comprise que par son initiateur.
A titre d’exemple, cite-t-on, «au niveau de la Direction performance et développement : suppression des services Etudes et du Sig, éclatement de la Direction régionale travaux en trois directions régionales à la simple tête du client».
Le Sates/Sen’eau dénonce, en outre, le glissement insidieux de la dénomination des postes, avec des appellations passe-partout de type «Chef de projets», «Chef de chantier», «Responsable de…» sans alignement et qui remet fondamentalement en cause la cotation des postes avec une nomenclature et une classification fonctionnelle acquises de haute lutte et consignées dans les accords d’établissement.
C’est ainsi que, déplore le syndicat, la Direction générale à réduit beaucoup d’agents et de cadres expérimentés au découragement et à la démission, afin de favoriser des recrutements de diplômés venus de France.
Les autres dénonciations ont trait à la présentation de bilans «négatifs par maquillage alors qu’au même moment sont notées des missions d’experts qui viennent en tourisme avec un traitement princier».
Solutions proposées
Pour anticiper sur les dérives de la société, le Sates/Sen’eau demande à la Direction générale et au Conseil d’administration de redresser la barque, tant au niveau de l’organisation qu’au niveau du traitement avec respect du personnel et la préservation de tous les acquis sociaux.
Au ministère de l’Eau et de l’assainissement, il conseille de prévenir les perturbations en vue dans la desserte en eau dont serait responsable la Sen’eau, qui est presque dépassée par les évènements.
Pour l’amélioration du service public de fourniture d’eau potable aux populations et répondre aux énormes défis, enjeux et attentes, le syndicat propose une conjonction d’acteurs et d’efforts pour transcrire ces besoins dans une organisation pleinement articulée à des objectifs déclinés et des indicateurs qui permettent de mesurer les résultats auxquels la Sen’eau est attendue.
Source : Le Quotidien