Le Procureur de la République retient 7 chefs d’accusation contre Ousmane Sonko – l’Intégralité de sa déclaration

Face à la presse, le Procureur de la République près du Tribunal hors classe de Dakar, Abou Karim Diop a retenu 7 chefs d’accusation contre Ousmane Sonko qui a été arrêté ce vendredi chez lui à la Cité Keur Gorgui. Voici les sept chefs d’inculpation retenus contre Ousmane Sonko :

– Appel à l’insurrection ; Association de malfaiteurs ; Atteinte à la sûreté de l’Etat ; Association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ; Complot contre l’autorité de l’Etat ; Actes et manœuvre à compromettre la sécurité publique ; Vol.

Voici l’Intégralité de la déclaration du Procureur lors de son Point de Presse ce samedi 29 juillet 2023.

«Ce point de presse sera essentiellement axé sur les motifs de l’arrestation d’Ousmane Sonko :

Donc le parquet de Dakar par ma voix a jugé nécessaire, en accord avec la hiérarchie, de communiquer sur les tenants et les aboutissants de cette procédure.

INTRO

Force est de constater que des séries de manifestations violentes ont fortement troublé l’ordre public, alourdissant ainsi le bilan de pillage et de destruction des biens publics et privés.

C’est en ce sens que dans l’optique de renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire national, d’assurer la protection des personnes et des biens et en parfaite symbiose avec les forces de défense et de sécurité, nous avons menés des opérations d’investigations, lesquelles ont identifié Ousmane SONKO, comme étant l’élément instigateur de tous ces troubles.

I. Chronologie des appels à l’insurrection répétitifs

A titre illustratif, Les dates qui suivent indiquent la succession des discours au contenu incitatif à l’insurrection, prononcés par Ousmane Sonko ces deux dernières années.

  • Février 2021

À la suite de sa convocation par la section de recherches de la gendarmerie de Colobane, le député Ousmane SONKO, leader du PASTEF, a tenu à son domicile un point de presse. Au cours de son discours, il a appelé ses partisans à se « mobiliser », il a tenu les propos suivants « Le combat s’annonce mortel, le mot n’est pas de trop nous ne sommes plus au temps de la révolte au salon, nous résisterons par tous les moyens possibles la confrontation démarre demain ».

  • Il est évident que le contenu du discours d’Ousmane SONKO appelait manifestement à l’insurrection, ses partisans se sont mobilisés le 08 février 2021 devant son domicile pour s’opposer à une éventuelle
  • Juin 2022

Ousmane Sonko réitère ses discours au contenu incitatif à l’insurrection, en intimant l’ordre à ses militants de défier l’autorité de l’Etat par la confrontation.

  • Mars 2023

Le meeting de Keur Massar lieu de genèse du « GATSA GATSA », a été l’occasion pour lui de théoriser l’attaque contre les autorités policières, judiciaires et administratives, ouvertement il conseille à ses sympathisants de s’attaquer à elles et à leurs familles.

  • Mai 2023

Depuis Ziguinchor, il appelle non seulement ses militants à rejoindre la capitale mais aussi à se préparer à livrer le combat final communément appelé « thioki fin » ; c’est ainsi que des milliers de jeunes se sont donnés rendez-vous dans la capitale où, on a assisté à des scènes de violences inouïes.

 

II. L’Ultime appel à l’insurrection à l’origine de son arrestation d’hier

  • 29 juillet 2023

A travers un post sur sa page Facebook officiel, il a reconnu avoir arraché et avec violence, le téléphone d’une gendarme aux abords de son domicile, et enfin par un message subversif à initier un ultime appel à l’insurrection.

(Donc juste pour dire que ce sont des dates parmi une cascade de menées subversives)

Donc contrairement à une certaine communication tendancieuse, l’histoire du téléphone portable n’est que l’élément déclencheur de son arrestation qui était imminente pour appel à l’insurrection.

Pour corroborer nos propos nous vous invitions à visionner attentivement avec nous cette compilation des déclarations d’Ousmane de 2021 à jours.

  • Citer les conséquences de ces multiples appels‘Dossier Mortal Combat’

Durant ces manifestations, les émeutiers ont détruit, dégradé des biens publics et privés et incendié des édifices publics et privés, des stations d’essence, des magasins, des véhicules….

Apparemment très bien organisés comme s’ils avaient planifié ces actes, ils s’attaquaient aussi bien à la propriété publique que privée.

C’est ainsi qu’il a été procédé à l’arrestation des individus suivants :

  • Mohamed NDOYE, domicilié à Ouakam.
  • Wando CISSE, domicilié à Fass Delorme
  • Mamadou KONTEYE, domicilié à Yeumbeul Sud
  • Cheikh Amet Bassirou SANE, domicilié aux parcelles assainies
  • Abdoulaye FAYE, domicilié à Fass Delorme et autres….

Ils sont poursuivis et inculpés pour :

appel à l’insurrection, provocation à un crime et délit, participation à un attroupement sur la voie publique, troubles à l’ordre public, destruction et dégradation de biens publics et privés, actes de nature à compromettre la sécurité publique, actions diverses et rassemblement ayant causé des dommages aux personnes et aux biens, violences et voies de fait commises sur des agents de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions, incendie criminel, faits prévus et punis par les articles 85, 92 et suivants, 98 et suivants, 201 et suivants, 225, 249 et suivants et 406 et suivant du code pénal.

B.‘Dossier Force Spéciale’

A l’occasion de la manifestation projetée à la Place de la Nation par la Coalition « YEWWI ASKAN WI » Prévue ce 17 juin 2022 à la place de la Nation (ex- place de          l’Obélisque)  et  interdite par le                 préfet du Département  de   Dakar,             nous avons          reçu   des informations faisant état de ce qu’un groupe d’une dizaine d’individus, s’organiserait en  vue  d’attaquer les forces de défense et de sécurité le jour de ladite manifestation.

La source renseigne avoir identifié à Grand Yoff et à Rufisque les nommés Bouna et Mor alias « commandant » lesquels sont chargés respectivement de confectionner des herses destinées à stopper la progression des forces de l’ordre et des cocktails Molotov dans le but d’attaquer et d’incendier des installations publiques comme privées, des magasins et autres commerces d’intérêts étrangers et particulièrement français.

Mais également les forces de l’ordre et domiciles des hautes autorités de l’Etat (Ministres, DG, Députés, Magistrats.). Elle ajoute que les nommés Pape Ousmane SECK et Abdou Aziz NIANG seraient les coordonnateurs de toutes ces actions envisagées.

Ces faits ont mené à l’arrestation des individus suivants :

  • Bouna BA, domicilié à Grand Yoff ;
  • Pape Mamadou SECK, domicilié à la cité Aliou SOW;
  • François MANCABOU alias « Vieux gradé », domicilié à Ouest Foire;
  • Mor GUEYE dit « commandant », domicilié à Rufisque, quartier Diorga ;
  • Babacar NDAO, domicilié à Kaolack ;

Et autres…

Ces personnes sont arrêtées et poursuivies pour :

Complot contre l’autorité de l’Etat ; Actes de nature à occasionner des troubles politiques graves et de compromettre la sécurité publique ; Association de malfaiteurs en vue d’organiser des bandes, en leur fournissant des armes, munitions dans le but de s’attaquer à la force publique, de causer des destructions, dégradations et dommages de biens appartenant à l’Etat ou intéressant la chose publique ; Menaces d’atteinte à la vie ; Détention et transport de produits et substances incendiaires en vue de la commission d’un acte terroriste ; Détention illégale d’arme à feu et de munitions ; Financement du terrorisme ; Complicité de ces chefs, faits prévus et punis par les articles 72 et suivants, 80 et suivants, 279 et suivants du Code Pénal, loi n o 66-03 DU 18/01/1966, relative au régime général des armes munitions et son décret d’application n o 66-889 DU 17/11/1966.

C.‘Dossier Commando’

Au regard des renseignements fournis par la source et des preuves irréfutables découvertes dans les appareils téléphoniques des mis en cause notamment Papa Baba MBAW et Abdou Karim BEYE et la récurrence des correspondances entre Mouramani Kaba DIAKITE, Famara MANE dit « Nianthio » et les autres membres du groupe, tout porte à croire que ces personnes étaient déterminées à troubler par des moyens illégaux le fonctionnement régulier de l’Etat et également à inciter les citoyens à s’armer contre l’autorité de l’Etat.

L’ingéniosité et la détermination des mis en cause consistant à planifier des réunions secrètes et à vouloir détruire les moyens de l’Etat, sont révélatrices de leur entreprise criminelle, terroriste et de leur intention de troubler l’ordre public de manière générale pour rendre le Sénégal ingouvernable en semant un désordre total.

Ces individus, étant dans la stratégie et l’opérationnel, avaient comme cibles les stations TOTAL et les magasins AUCHAN ainsi que les institutions et les domiciles des personnes qui l’incarnent. Les attaques des bus « Dakar Dem DIKK » qui ont été volontairement incendiés, justifient à suffisance l’intention criminelle de ces individus chargés de mettre en œuvre les stratégies machiavéliques de ces individus chargés de la planification.

Ces faits ont mené à l’arrestation des individus suivants :

Cheikh  KEBE, Modou SANE, Moussa GNINGUE, Ahmed DIENG et autres….

 

 D.‘Dossier Cocktail Molotov’

Exploitant une information émanant d’une source digne de foi faisant état de ce qu’un groupe terroriste était en train de planifier des actes de nature à compromettre la sécurité publique, à occasionner des troubles politiques graves pour s’opposer à la tenue du procès en appel contre Ousmane SONKO, poursuivi pour des faits de diffamation par Monsieur Mame Mbaye NIANG, une équipe est parvenue à les infiltrer afin de recueillir toutes les informations concernant les stratégies que

 

ces individus comptaient mettre en place dans le but de créer une situation insurrectionnelle dans le pays.

Un nombre impressionnant de Cocktail Molotov a été retrouvé lors des multiples perquisitions.

Il a également été procédé à l’arrestation de :

  • Baye Mbaye KANE, domicilié à Malika deuxième poulailler ;
  • Omar Aliou BITEYE dit Cheikh Omar BITEYE, domicilié à Malika Plage

;

  • Amath BITEYE, domicilié à
  • Ahmadou FOFANA, domicilié à Malika ;
  • Abdourahmane MBOUP, domicilié à Sangalkam ; et autres….

 

Ils sont poursuivis et inculpés pour :

Association de malfaiteurs terroristes

(article 279-1 du CP) ;

 Détention de substances explosives en vue d’une utilisation sur les biens publics ou intéressant la chose publique dans le but de compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles politiques graves ;

Financement du terrorisme (loi 2018/03 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme) ;

Atteinte à la Sûreté de l’État, Complot contre l’autorité de l’Etat (article 72 et suivants du CP).

E : DOSSIERS COMBAT FINAL

Les 1er et 2 juin 2023, à la suite du prononcé du verdict de la chambre criminelle ayant condamné Ousmane Sonko, à 2 ans de prison ferme pour corruption à la jeunesse, le pays a été à nouveau secoué par des séries de manifestants émaillées par des scènes de violences, des actes de destruction, les biens publics, manifestations au cours de laquelle des pertes en vie humaines ont été notées.

L’université Cheikh Anta Diop a été attaquée et une partie brulée, les dépôts de Dakar Dem Dikk ont été également attaqués et brulés, divers tronçons du BRT ainsi que l’autoroute à péage ont été saccagés et brulés. Des maisons d’autorités politiques judicaires et administratives ont été saccagées et brulées. Des images montrant des manifestants lourdement armés et circulant dans les rues de la capitale ont circulé sur les réseaux sociaux. L’objectif final étant de marcher sur le palais pour y déloger le Président de la République, pour ainsi répondre à l’invite de Ousmane Sonko qui a ouvertement appelé ses partisans à le rejoindre dans la capitale pour mener l’assaut final contre le président de la République.

Ainsi, plusieurs dizaines de manifestants ont été interpellés entre Pikine, Rufisque et Guédiawaye et Dakar et inculpés.

En tout état de cause, toutes ces procédures convergent vers le parti PASTEF dirigé par Ousmane Sonko.

Ce dernier, en garde à vue depuis hier sera poursuivi pour appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sureté de l’Etat, complot contre l’autorité de l’Etat, acte et manœuvre à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, mais également de vol à l’arraché.

IV.        Conclusion

Par conséquent l’Etat garant des libertés individuelles, collectives et de la sécurité publique prendra toute disposition nécessaire afin de maintenir l’ordre et de préserver les personnes et les biens de toute Menace.»

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