Le ministre des finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo tente de justifier l’endettement de l’Etat
«On ne peut pas faire de l’Economie sans endettement. Donc, je ne comprends pas pourquoi encore cette insistance de rappeler qu’il n’y a pas de raisons de s’endetter. On le fera tant que les prévisions budgétaires et en même temps nos possibilités de remboursement de cette dette existeront». Ces propos, rapportés par Sud quotidien sont du Ministre des finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo. Il répondait à des députés qui l’ont interpellé sur la question de l’endettement du Sénégal hier, lundi 15 novembre lors du vote de la seconde Lfr de l’année 2021. «Si vous même vous votez une loi où il y a une autorisation d’un déficit budgétaire, cela veut dire de facto que vous autorisez l’Etat à s’endetter au moins sur ce déficit-là. Les déficits, c’est quand les dépenses qui sont autorisées sont supérieures aux recettes qui sont autorisées. Pour combler ce déficit il faut aller sur le marché pour s’endetter. Donc, je ne comprends pas encore pourquoi vous continuez toujours à le rappeler alors que vous savez pertinemment que c’est une obligation et une autorisation que vous-même avez faite en tant que députés au gouvernement pour pouvoir exécuter correctement son budget», lance-t-il . Pour lui, ce qui est important, c’est la capacité de l’endettement du Sénégal et en même temps sa capacité de remboursement. «Et tant qu’on sera là, il n’y aura pas de défaut de paiement et on travaillera à respecter cet engagement», soutient le Ministre.
En fin 2020, la dette publique extérieure du Sénégal est à 68.4% (très proche du seuil de 70% imposé par l’UEMOA) concessionnelle et semi concessionnelle, avec un taux d’intérêt moyen de 1,2% et une maturité moyenne de 11,1 ans.
Dans son discours de présentation du rapport de la première notation en monnaie locale de l’Etat du Sénégal, le ministre des Finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo était revenu sur l’impact de cette hausse de la dette en 2020. Selon lui, celle-ci a été atténuée par les économies réalisées au travers de l’adhésion à l’Initiative de Suspension du Service de la Dette multilatérale (ISSD) avec des reports d’échéances qui ont permis à l’Etat de réaffecter ses ressources sur les dépenses urgentes, en lien avec la crise.