Jeu de pouvoir et trahisons politiques : le peuple sénégalais face à une nouvelle donne après le retrait de Macky Sall

Après la décision de l’actuel Président de ne pas se présenter à l’élection Présidentielle de février 2024, la scène politique sénégalaise continue de se transformer avec le revirement de Khalifa Sall, qui fait suite à celui de Barthélémy Dias. Lors de sa dernière sortie sur France 24, le mardi 4 juillet 2023, l’ancien maire de Dakar a ostensiblement ignoré Ousmane Sonko, son “allié” politique et actuel maire de Ziguinchor. Ces développements laissent présager une reconfiguration politique chargée de conséquences au sein de l’opposition.

Suite au retrait du président Macky Sall, un bouleversement majeur semble se dessiner au sein de l’opposition, pouvant conduire à une recomposition, voire une reconfiguration spectaculaire. Dans les arcanes politiques, notamment au Sénégal, les alliances et les séparations se font au gré des intérêts personnels et des ambitions individuelles. Ainsi, les anciens compagnons de lutte contre un éventuel troisième mandat risquent de devenir des opposants farouches, voire des adversaires acharnés.

Tel un visionnaire ou un politicien expérimenté, le maire de Dakar, qui était jusqu’alors étroitement lié à l’opposant Ousmane Sonko, a subitement retourné sa veste, sans crier gare. Après une longue collaboration couronnée de succès, Barthélémy Dias n’a pas hésité à attaquer de manière virulente son ancien camarade politique, jetant ainsi de nombreux citoyens sénégalais dans la stupéfaction. Les critiques émises par Sonko à l’égard du dialogue et de la divulgation d’une conversation privée entre les deux parties, effectuées par Sonko lui-même, ont suscité une vive réaction chez Barth.

Hier, mardi 4 juillet 2023, un autre compagnon politique du très populaire opposant Sonko, Khalifa Sall en l’occurrence, a tout simplement ignoré son “allié” lors de son intervention sur France 24. Malgré les insistances répétées des journalistes de la chaîne française, l’ancien maire de Dakar a refusé de prononcer le nom du maire de Ziguinchor, dont l’inéligibilité était discutée.

À la lumière de ces premiers signaux, nous pouvons d’ores et déjà anticiper les événements qui se trament sur la scène politique en cette année pré-électorale. Cela confirme une fois de plus l’adage selon lequel, en politique, il n’existe pas d’amis, seulement des intérêts stratégiques, et que le contexte dicte les stratégies et les actions.

En tant que fin stratège dans l’art de la politique politicienne, Khalifa a fait preuve d’une grande intelligence en exploitant la détermination et la popularité du leader de Pastef – Les Patriotes. Presque relégué dans l’oubli après sa condamnation et sa grâce présidentielle, Khalifa a réussi à se donner une seconde chance au sein de la Coalition Yewwi Askan Wi (YAW), dont le leader de Pastef était le moteur.

Au rythme des événements actuels, Ousmane Sonko risque d’apprendre une dure leçon politique à ses dépens. L’histoire politique du Sénégal a maintes fois démontré que les agendas cachés sont parfois, voire souvent, les fossoyeurs des amitiés les plus affichées, de la loyauté et de la morale.

Il reste à voir si le peuple, souverain et détenteur du pouvoir électoral, saura utiliser sa force politique pour faire le bon choix.

Pape FAYE – laviesenegalaise.com

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