Le président gambien Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 21 ans, a été investi candidat par son parti pour briguer un cinquième mandat à l’élection présidentielle prévue en décembre, et s’est dit opposé à toute limitation de mandat, selon la télévision publique.
M. Jammeh, arrivé au pouvoir en 1994 après un putsch et réélu quatre fois, a été désigné candidat de l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotique (APRC, au pouvoir) au scrutin présidentiel du 1er décembre 2016 lors d’un congrès vendredi, selon des images diffusées samedi soir par la télévision publique gambienne.
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« Continuons d’être au service du peuple de Gambie et gardons notre détermination à mieux le servir et lui donner les standards de vie parmi les plus élevés dans le monde », a déclaré M. Jammeh à ses partisans, lors de ce congrès tenu à Kanilai, sa localité natale dans l’ouest du pays.
« Nous sommes en démocratie et ils parlent de limitation de mandat. N’importe quel chef d’Etat occidental ou autre dirigeant d’Etat qui viendrait parler de limitation de mandat en Gambie verra ce que je lui (dirais), » a-t-il ajouté, en allusion aux critiques de pays occidentaux et de défenseurs des droits de l’Homme.
« Pendant mille ans, nous avons été assujettis à l’idéologie occidentale qui nous a ramenés en arrière, » a-t-il affirmé, ajoutant que ses détracteurs ont échoué à combattre son régime, soutenu, selon lui, par Dieu.
Yahya Jammeh a par ailleurs ajouté que l’opposition pouvait boycotter les élections mais n’avait pas le droit de déstabiliser le pays.
Le scrutin du 1er décembre 2016 doit précéder les élections législatives prévues le 6 avril 2017.
La Gambie, petit Etat anglophone d’Afrique de l’Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal hormis sa façade sur l’océan Atlantique, est dirigée d’une main de fer par le président Jammeh depuis 21 ans.
Son régime est accusé par des ONG de disparitions forcées, assassinats, exécutions extra-judiciaires et harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l’Homme, accusations qu’il a régulièrement rejetées.
Porté au pouvoir en 1994 par un coup d’Etat militaire, M. Jammeh a été élu pour la première fois en 1996 puis réélu trois fois (en 2001, 2006 et ensuite en novembre 2011 avec 72 % des voix).
L’APRC a remporté une victoire écrasante aux dernières législatives (43 des 48 élus, cinq parlementaires étant nommés par le président) en mars 2012. Ces scrutins ont été boycottés par six des principaux partis d’opposition accusant le régime « d’abus de pouvoir ».
Jeune Afrique