Expulsé du Sénégal : Juan Branco est de retour en France, acclamé par sa famille

L’avocat Juan Branco, de nationalité franco-espagnole, qui avait été expulsé du Sénégal après avoir été interpellé et détenu, a regagné la France. Son arrivée s’est déroulée à l’aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle le mardi.

Des membres de sa famille étaient présents pour l’accueillir, ce que des journalistes de l’AFP ont pu constater. Une femme l’a approché en le filmant et en le suivant, lui lançant : « Juan Branco, tu es notre combattant. »

En réponse, Juan Branco a levé le poing en signe de reconnaissance, mais il n’a pas fait de déclaration aux médias présents.Juan Branco expulsé du Sénégal

Ces événements font suite à une série d’événements impliquant Juan Branco. Depuis mi-juillet, il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international de la part de la justice sénégalaise. Il avait été interpellé en Mauritanie après plusieurs jours de recherche, puis remis aux autorités sénégalaises. Celles-ci l’avaient inculpé pour des accusations telles que complot, diffusion de fausses informations, ainsi que des actes visant à perturber la sécurité publique et la stabilité politique.

Au Sénégal, Juan Branco avait rejoint la défense de l’opposant Ousmane Sonko, qui depuis 2021 était engagé dans un bras de fer avec les autorités et le système judiciaire. Cette situation avait donné lieu à des épisodes de violence mortelle.

Notamment, Juan Branco avait attiré l’attention en juin en déposant une plainte en France et en demandant à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye d’ouvrir une enquête contre le président sénégalais Macky Sall pour des allégations de « crimes contre l’humanité ».

Suite à ces événements, la représentante des avocats du barreau de Paris, Julie Couturier, avait exprimé sur les réseaux sociaux : « Aucun avocat ne devrait être empêché dans l’exercice de sa mission, où qu’il se trouve et quelle que soit sa situation. »

Le chef du parti d’extrême gauche en France, La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, avait critiqué ce qu’il appelait « une dérive autoritaire du pouvoir » au Sénégal.

Une pétition sur la plateforme change.org exigeant la « libération immédiate » de Juan Branco avait obtenu plus de 19 000 signatures en deux jours. Les signataires y faisaient valoir que Juan Branco devait pouvoir « exercer sa défense librement, par ses paroles et ses actions », et mentionnaient des préoccupations de « persécution politique ».

Juan Branco, connu pour susciter des controverses largement médiatisées, avait déjà connu un succès éditorial en France avec son pamphlet critique envers le président Emmanuel Macron, intitulé « Crépuscule ».

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