Déroute du Sénégal face à la Côte d’Ivoire : Décryptage des choix défaillants d’Aliou Cissé

« Aliou Cissé xamul dara! » Cette expression, lancée depuis son arrivée en sélection en 2015 (22 matchs de CAN, 14 victoires, 2 défaites, 6 nuls, 32 buts marqués, 8 buts encaissés), résonne aujourd’hui de manière plus poignante dans les discussions informelles et sur les réseaux sociaux.

En effet, le Sénégal, tenant du titre, a été éliminé le 29 janvier 2024 par une Côte d’Ivoire miraculée. Malgré une avance au score dès la quatrième minute de jeu, les Lions de la Téranga ont été muselés, dominés et finalement éliminés aux tirs au but. La déception est immense, compte tenu des performances réalisées au cours de la compétition et de la disparité apparente entre les deux équipes au coup d’envoi.
Cette défaite, au-delà de la tristesse qu’elle engendre, expose les limites d’un entraîneur. Avec l’effectif dont disposait le Sénégal, Aliou Cissé n’a pas su exploiter son intelligence tactique pour déceler les failles dans le choix du système et des joueurs associés. Probablement trop sûr de ses forces et galvanisé par l’ouverture rapide du score, Aliou Cissé a dormi sur ses lauriers avant d’être pris au dépourvu par les Ivoiriens.
Malgré les signes de faiblesse dès le début du match, Aliou Cissé a continué à donner de l’espoir aux Ivoiriens. Avec une domination quasi totale, les Éléphants ont cru à l’égalisation jusqu’à la dernière minute, en raison d’une défaillance évidente dans le système et le choix des joueurs au milieu de terrain. Ce milieu, qui était notre force, était étrangement absent. En subissant constamment, nous avons été pris de court au pire moment, dès qu’il y a plus de vitesse et d’intensité.

Se tromper est humain, mais persister dans l’erreur est souvent fatal. Comme le disait Albert Camus dans La Peste (1947), « La bêtise insiste toujours, on s’en apercevrait si l’on ne pensait pas toujours à soi. » Pour une fois, El Tactico a mal jugé ses choix. Le fait de priver l’équipe d’un milieu de terrain l’a obligée à jouer bas, tandis que le but rapide a renforcé la conviction de Cissé quant à la justesse de sa stratégie.
Ce qui nous a maintenus dans le match jusqu’aux tirs au but, c’est la domination stérile des coéquipiers de Serge Aurier. Rien qu’en première période, Mendy a été plus sollicité que lors des trois matchs de poule. N’était-ce pas un signe pour faire entrer un six de métier au milieu de terrain (Gana, Nampalys ou Kouyaté)?

Revenons sur les changements tardifs. Une autre erreur sur laquelle Aliou Cissé a insisté. Après avoir subi le match pendant presque tout le temps, son premier remplacement (à la 67e minute) n’était pas défensif, mais pour ajouter un attaquant (Nicolas Jackson à la place de Habib Diallo). Illiman Ndiaye, avec sa capacité à conserver le ballon, aurait été plus judicieux. Ou bien Nampalys ou Gana Guèye, qui auraient pu stopper l’asphyxie imposée par les Ivoiriens.

De l’autre côté, les changements ont fait la différence, avec Sebastien Haller passeur pour Nicolas Pépé sur l’action du penalty, et Frank Kessié décisif deux fois face à Mendy. En bref, une équipe ivoirienne expérimentale a pris le dessus après des doutes et des hésitations qui ont conduit au recours à un entraîneur français, Hervé Renard.
Cette confrontation avec le pays hôte représentait un danger, un match-piège que Cissé et ses hommes auraient dû anticiper. Cette équipe ivoirienne, humiliée et éliminée, est revenue de nulle part. Il y avait des signes d’irrationalité qui pouvaient se produire à tout moment.
Aliou Cissé nous a offert une première étoile, mais le football n’a pas de mémoire. Certaines équipes ont remporté la CAN trois fois de suite. La leçon à retenir est que dans le football, le passé glorieux ne garantit pas le succès futur. Pour le Sénégal, une seule victoire en Coupe d’Afrique des Nations ne suffit pas à assurer sa position parmi les grandes nations de football. Il est crucial d’apprendre de cette défaite et de progresser pour l’avenir.

Pape Faye-Laviesénégalaise.com
Note : Les tirs au but ne sont pas inclus dans le score final. Le score reste celui de la fin des prolongations.

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