Barthélemy Dias perturbe la quiétude du Premier Ministre Dionne

Malgré ces éléments de réponses apportées à la représentation nationale par rapport à cette affaire, les députés sont revenus à la charge avec d’autres questions relances.

Pour boucler la boucle, c’est le président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (BBY) qui, en tant que dernier intervenant sur la liste des quatorze députés qui ont pris la parole, a remis sur le tapis la question. “Monsieur le Pm, le landerneau politique sénégalais, judiciaire et médiatique est marqué par le placement sous mandat de dépôt du maire de Dakar, Khalifa Sall.

Certains de nos compatriotes considèrent l’arrestation comme la conséquence de l’utilisation de la justice pour liquider un adversaire politique. L’opposition parle même de délit d’opposant et d’acharnement. Pouvez-vous édifier la représentation nationale sur les tenants et les aboutissants des faits qui ont valu au maire de Dakar ses déboires judiciaires”, formule Moustapha Diakhaté.

La réponse du Pm n’a pas trop tardé. “Conformément à la présomption d’innocence, au secret de l’instruction et la confidentialité qui l’entourent, vous comprendrez aisément qu’il ne m’appartient pas de qualifier les faits. Mais nous n’allons pas nous dérober”, répond-il. Avant d’embrayer : “Les détails, je ne vais pas les donner ici. Mais je voudrais rassurer la représentation nationale. Je suis venu avec un papier, le budget 2017 de la mairie de Dakar. On dit que c’est un dossier politique.

Mais s’il y avait un problème politique avec les élus de Dakar, le préfet n’approuverait pas sans murmure un budget qui se chiffre à plus de 66 milliards.

Le cabinet du maire de Dakar, c’est 2,137 milliards approuvés. Education, jeunesse, culture et sport, 4,553 milliards pour aider la jeunesse et cela a été approuvé par le préfet.

Donc il ne saurait y avoir de problème politique dans cette affaire.” Selon le Pm, il n’y a aucune tentative de liquidation d’un adversaire politique dans le cadre de cette affaire. “Quelqu’un qui veut être pré- sident de la République, il se pré- sente, nous sommes en démocratie. Le gouvernement de Macky Sall n’a aucun problème avec aucun Sénégalais qui a une ambition politique.” “Ce budget de 66 milliards, c’est beaucoup d’argent.

Et pendant ce temps, c’est le gouvernement qui paye l’éclairage public dans la capitale, l’unité de gestion, le traitement des ordures ménagères et on n’a aucun problème avec les élus de Dakar. Maintenant, il n’existe pas de fonds politiques dans ce pays. Il existe des…”

A ce stade de son discours, il est aussitôt interrompu par le député Barthélemy Dias qui usurpe la parole en ces termes : “objection monsieur le président”. La réponse de Moustapha Niasse n’a pas trop tardé. “Vous n’avez pas la parole cher collègue. Vous ne pouvez pas intervenir, vous violez le règlement intérieur. Pour prendre la parole, on la demande. Demandez la parole. Si vous la demandez, le président peut vous l’accorder ou vous la refuser. Mais vous n’avez pas le droit de vous donner la parole vous-même. Asseyez-vous je vous en prie au nom de tous les députés. Asseyez-vous ! Je ne vous la donne pas. Je vous respecte, je vous demande de vous asseoir. Asseyez-vous ! Asseyez-vous ! Asseyez-vous ! Vous n’avez pas le droit de prendre la parole…”, fulmine Moustapha Niasse. “Je m’excuse, ne jugez pas le maire de Dakar. Ici, ce n’est pas un tribunal”, insiste Barthélemy Dias. “Je vais vous lire le règlement intérieur. Vous venez de commettre une faute”, renchérit le président de l’Assemblée. “Monsieur le président, nous sommes à l’Assemblée nationale”, charge de nouveau le maire de Mermoz-Sacré-Cœur. “Asseyez-vous ! Asseyez-vous ! Asseyez-vous ! Je vous prie de bien vouloir regarder les articles 53, 54, 55, 56, 57, je ne vais pas vous les appliquer parce que je vous respecte en tant que député. Si je vous les applique, vous quittez la salle. Alors taisez-vous et laissez le Premier ministre parler !” crie le leader progressiste qui s’énerve. “Un peu de respect monsieur le président !” réagit le fils de Jean Paul Dias qui tient coûte que coûte à prendre la parole sous le regard impuissant du Pm. “Taisez-vous ! Taisez-vous ! Taisez-vous ! Vous avez commis une faute vis-à-vis de toute l’Assemblée nationale. Arrêtez ! Monsieur le Premier ministre continuez”, ordonne Niasse. “Monsieur le président de l’Assemblée nationale, je continue mes propos qui sont des propos de chef de gouvernement, pas de juge ni de procureur”, poursuit le Pm.

Visiblement perturbé par cet incident, Mahammed Boun Abdallah Dionne semble perdre le fil de son speech. “Au nom de la transparence, je vais continuer”, répète-t-il à deux reprises avant qu’il ne décide de poursuivre avec beaucoup de lacunes. “Il n’existe pas dans votre pays des fonds politiques.

Il existe des fonds spéciaux, des fonds de souveraineté que vous votez, vous auguste Assemblée nationale comme il en existe dans tous les pays du monde. Quand on parle de fonds de souveraineté, c’est l’espionnage et le contre-espionnage principalement”, soutient-il. Pour ensuite déclarer “qu’il n’existe pas au Sénégal des caisses noires dans lesquelles on fait ce que l’on veut sans reddition des comptes”.

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