Baisse des loyers : Des bailleurs rappellent les préalables

Une simple baisse des taux ne suffit pas. Il faut jouer sur les taxes à l’importation des matériaux, faciliter l’accès au foncier et valider les contrats pour espérer impacter les locations selon des gérants, bailleurs et certains locataires interrogés pas nos confrères de Walf Quotidien.

Certains bailleurs ou gérants sont surpris. Propriétaire d’une agence à Derklé, Moustapha invite l’Etat à jouer sur les taxes. «Si ce qui coûte 50 mille FCFA revient à 35 mille francs FCFA, cela encourage à baisser les prix», dit-il. Moustapha affirme en effet qu’avec la baisse, il sera difficile pour les promoteurs immobiliers de rembourser leurs prêts bancaires.

Les taxes sur les intrants importés, une barrière à la baisse
«Si la banque vous prête 100 millions de francs CFA, il sera pénible de rembourser à cause de la baisse des recettes de la location», explique Moustapha. «L’État doit jouer sur la Tva, la douane. Beaucoup de matériaux dans la construction comme l’aluminium et les carreaux sont importés. En plus, les faux plafonds, les lampes, le terrain, le sable et le ciment sont chers», ajoute un autre gérant.
De son côté, Massamba qui gère un magasin de matériaux de construction dans les populeux quartiers de Khar Yalla et Grand Yoff voit du populisme dans cette mesure visant à baisser les prix des loyers. «Se lever un beau jour pour décréter 10 %, 15% et 20 % de baisse. C’est une mesure populiste», laisse-t-il entendre, tout en ajoutant que les intrants sont chers. Selon lui, la tonne de ciment est autour de 74 mille FCFA. (…).

Un risque de brouille entre bailleurs et locataires
Un autre gérant d’une agence de location dénonce le manque de dialogue de la part du gouvernement. A l’en croire, le gouvernement a imposé son désir sans tenir compte de leur avis. Par ailleurs, avec cette mesure «populiste», Massamba craint des brouilles entre bailleurs et locataires. Il affirme également que les bailleurs risquent d’être plus rigoureux. «Les arriérées d’une voire 2 ans risquent de compromettre l’effectivité de la mesure dans certains contrats», prévient Massamba.

L’État invité à appliquer la baisse au cas par cas
Pour lui, l’Etat doit d’abord équilibrer les prix selon les zones. Il affirme en effet que dans une même zone, quelqu’un loue 3 chambres et un salon à 180 mille FCFA pendant qu’un autre loue une chambre d’immeuble à 200 mille francs. Ce qui fait, d’après lui, un paradoxe de leur faire appliquer une baisse d’au moins 15 % de la location.

Par ailleurs, il invite l’État à jouer sur les logements sociaux pour faciliter l’accès au logement et à développer le système de location-vente qui permet d’avoir un logement après avoir payé au bout 30 voire 40 ans.

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