GUINÉE : RENVOI DU PROCÈS DU 28 SEPTEMBRE – Moussa Dadis Camara se barricade derrière la maladie

Le public venu à l’audience du procès du 28 septembre devra garder son mal en patience.

Appelé à la barre ce lundi 5 décembre 2022, l’ancien chef de l’Etat, Moussa Dadis Camara, s’est solidement arcbouté derrière la maladie obligeant le président du tribunal à renvoyer l’audience au 12 décembre prochain.

Le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry a failli vivre des moments palpitants ce matin du lundi 5 décembre 2022.

Juste après avoir clôturé l’audition du colonel Claude Pivi, alias Coplan, ex-ministre de la Sécurité présidentielle, le président a appelé devant la barre l’ancien président de la junte du CNDD, le capitaine Moussa Dadis Camara. « Voulez-vous comparaître debout ou assis », lui lance le président Ibrahima Sory 2 Tounkara. Moussa Dadis Camara embraie par un protocole de déférence, puis avoue ne pas être en mesure de comparaître en invoquant être malade. « De quoi souffrez-vous ? », interroge le juge.
Visiblement gêné par la question, Dadis tâtonne et se barricade derrière une sorte de confidentialité sur sa maladie. Le juge lui fait remarquer qu’il lui avait été donné une semaine pour se préparer à l’audition. Il renvoie finalement l’audience au 12 décembre non sans prévenir l’ancien chef de l’Etat qu’il devra être prêt pour donner « sa part de vérité ».

Me Lancinet Sylla, conseil du commandant Aboubacar Diakité, alias Toumba, demande à prendre la parole, mais se heurte au refus catégorique du président. Interrogé au sortir du tribunal par la télévision « Evasion », Me Sylla se désole du renvoi de l’audience, car l’ancien président n’a fourni « aucun dossier médical qui justifie le renvoi de l’audience ».

A l’en croire, Dadis cherche à se dérober face aux contradictions de Claude Pivi qui cherche à tout prix à le défendre. « Si un accusé ne peut pas comparaître pour raison de maladie, personne ne peut l’y contraindre », explique Me Pépé Lama, avocat de Dadis ajoutant que c’est conforme au code de procédure pénale.

Habillé d’une somptueuse chemise noire à encolure ras de cou frappée de demi-cercles aux couleurs rouges, jaunes et blauches, cheveux ras, visiblement teintés en noir, une chaîne dorée au cou, Moussa Dadis Camara ne semble guère accusé les rigueurs de la détention.

Félix DIAGNE – laviesenegalaise.com

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