3ème édition de la conférence Internationale Africa Convergence autour des « Défis de l’Exécution Stratégique en Afrique »

La 3ème édition de la conférence Internationale Africa Convergence s’est tenue les 21 et 22 Juin à Dakar. Plus d’une trentaine d’intervenants ont participé à cette rencontre de haut niveau conjuguant penseurs, acteurs et commentateurs de premier plan. Réunis par La Tribune Afrique autour d’un débat multidimensionnel sur les « Défis de l’Exécution Stratégique en Afrique » ils se sont adressés à un auditoire de près de 300 professionnels, évoquant un sujet crucial pour l’avenir de l’Afrique et l’émergence des économies. Cette édition a mis en lumière la thématique de l’exécution dans les institutions publiques et privés.

L’idée, c’est de  Transformer  l’Afrique à travers une exécution stratégique tout en transformant les organisations dans la maîtrise du temps et de l’espace.

L’exécution stratégique : un sujet mal compris et souvent mal aimé

Moins « noble » dans l’inconscient collectif que sa phase précédente qu’est l’élaboration de la stratégie, l’exécution est pourtant le sujet du moment en Afrique, tant elle est essentielle pour parvenir à l’émergence. Comme le rappelle l’expert Christophe Mauboussin dans un raccourci saisissant : « Cet exercice de style, essentiel à la performance de l’entreprise passe par la pro-activité des acteurs impliqués, des changements dans l’organisation et un délai, puisqu’il s’agit d’un processus qui s’étale dans le temps.
L’exécution de la stratégie est donc beaucoup plus complexe à mener à bien que sa conception. Tel est le thème central d’Africa Convergence Dakar.

Transformer les organisations, maîtriser l’espace et le temps

En clair, mener à bien des stratégies nécessite un alignement des intérêts entre concepteurs, exécutants et parties prenantes afin de vaincre les résistances tout en transformant les organisations, et en maîtrisant l’espace et le temps.
Dans ce contexte, quatre forces complémentaires sont à l’œuvre :  la révolution technologique, les sciences du management, les nouveaux paradigmes de la formation, ainsi que la capacité d’adaptation. Face à ces quatre forces, des mouvements transversaux les impactent à tous les niveaux : mobilisation du capital, transformation climatique, cadre réglementaire, attractivité, pression des opinions publiques, ou encore bonne gouvernance.

Dans ce cadre, la volonté d’aller vite se heurte souvent aux formidables capacité de résistance des technostructures, qu’elles soient privées ou publiques.

Aujourd’hui plus que jamais le développement de l’Afrique est au cœur des préoccupations, et Africa Convergence depuis quelques années veut transformer le visage du continent à travers l’entreprenariat intelligent.

Durant deux jours (21-22), des entrepreneurs et plusieurs acteurs du monde de l’économie africaine ont partagé leurs expériences avec les participants de cette conférence à l’hôtel Pullman de Dakar.

Lancé le jeudi soir avec une conversation inspirante avec le PDG de la compagnie aérienne «Corsair», Pascal de Izaguirre qui, après la Cote d’Ivoire, le Sénégal, a récemment implanté la compagnie dans la capitale malienne. Selon lui, déjà « il ne peut y avoir de développement sans transport aérien, et aujourd’hui, voyager par avion ne doit plus être une question de luxe mais plutôt un plaisir».

Le vendredi 22 juin, les conférenciers du jour ont éclairé l’assistance sur plusieurs points cruciaux qui constituent les vecteurs du développement du continent, notamment l’intelligence artificielle, les nouvelles technologies mais aussi l’accès à l’eau potable et à l’éducation.

Pour ZoueraYoussoufou, Directrice de la Fondation Dangote au Nigéria qui travaille également sur l’accès à l’énergie, «après la destruction de plusieurs zones du nord du pays par Boko Haram, on a construit 200 maisons qui abriterons 2000 personnes, une école et une clinique, tout est relié avec de l’énergie solaire avec des programmes qui leurs permettraient de travailler dans  l’agriculture, la pisciculture et beaucoup d’autres activités et ceci, pour les encourager à travailler et à bien vivre et se développer».

Selon Mme Zouera, cet exemple (smartcity) leur permettra d’en construire d’autres à grande échelle dans les années à venir pour contribuer au développement du continent africain. Pour plusieurs autres intervenants, l’Afrique doit s’appesantir sur les nouvelles technologies, l’innovation pour accroître la productivité et les investissements. Puisque le développement ne peut se faire qu’à travers le développement du capital humain, l’éducation, la formation, pour l’expert en économie de la connaissance Idriss Aberkane «l’économie  de la connaissance  n’est pas aussi récente qu’on peut le penser, bien avant les échanges des produits de valeurs, les hommes ont échangé leur savoir (le feu, les pratiques de chasse et bien d’autres), et aujourd’hui, ces échanges de connaissance sont facebook, twitter … Et, en ce XXIe siècle, il est important surtout pour les jeunes de travailler ensemble pour aller loin comme on le dit en Inde «Tout seul, j’irai vite, mais ensemble on ira loin» et de nos jours il vaut mieux aller loin que d’aller vite, a-t-il suggéré.

Présente également à cette 3e conférence d’Africa Convergence, la cofondatrice de Jumia, la Sénégalaise Fatimata Ba a partagé son expérience avec les participants parmi lesquels plusieurs étudiants de l’Institut Supérieur de Management ISM.

Cette 3e édition a vu la participation de grands entrepreneurs africains, mais aussi de grands conférenciers à travers le monde comme Souleymane Bachir Diagne, philosophe à l’université de Columbia, Cristopher Dembick, responsable de recherche en macro-économie saxo bank, Patrice Fonlladosa, PDG de Veolia entre autres personnalités.

Boubacar Bouaré – laviesenegalaise.com

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