L’Intersyndicale des travailleurs des collectivités locales se radicalise dans sa croisade contre les pouvoirs publics

En rencontre-bilan de leur second mot d’ordre de grève de 72 heures, les responsables de la structure syndicale ont déploré l’inertie de l’Etat dans la recherche de solutions à leur plateforme revendicative avant de décréter un nouveau mot d’ordre de 04 jours de grève générale sur l’étendue du territoire national, du 8 au 11 février prochain.

L’Intersyndicale des travailleurs des collectivités locales a décidé de durcir le ton contre l’Etat du Sénégal. Après avoir exécuté deux mots d’ordre successifs de grève de 72 h, l’instance syndicale a opté cette fois pour un mouvement d’humeur de 96 heures. Histoire de forcer la main des autorités à plus de diligence dans le paiement des salaires.

L’annonce a été faite hier, jeudi 4 février 2016, à l’hôtel de Ville de Dakar par le porte-parole de l’’intersyndicale des travailleurs Amadou Khouma. Pour celui-ci, c’est la première fois dans l’histoire syndicale au niveau des collectivités locales qu’un temps si long est observé pour régler le problème des salaires. Au banc des accusés, on retrouve le département ministériel d’Abdoulaye Diouf Sarr : «c’est essentiellement un manque de responsabilité notoire constaté de la part du ministre de la Gouvernance locale, en l’occurrence Abdoulaye Diouf Sarr », a ainsi dit Amadou Khouma. Lequel a tenu à préciser par ailleurs qu’« On va observer à partir du 8, 9, 10,11 février une grève générale sur l’ensemble du territoire national».

Le responsable syndical a invité dans la foulée l’ensemble des travailleurs des collectivités locales du Sénégal à observer ce mot d’ordre de grève pour aussi soutenir plus de 45 agents qui sont restés en rade pendant dix mois sans salaire, du fait du gouvernement. Des autorités qui sont restées d’ailleurs sans réaction face aux mots d’ordre de grève des travailleurs. Pour autant, Amadou Khouma a tenu à préciser qu’après 72 heures de grève, les travailleurs des collectivités locales n’ont senti aucune « réaction positive à l’endroit de nos préoccupations ».

Au cours de leur rencontre-bilan, les travailleurs ont déploré par ailleurs le problème de la couverture maladie au niveau national. Pour Amadou Khouma, « certaines communes sont confrontées à un problème de crédibilité de la part des structures sanitaires. Elles n’acceptent même pas de signer des conventions ou des agréments pour pouvoir prendre en charge les préoccupations sanitaires des travailleurs ».

A ces manquements se greffent d’autres préoccupations pour les travailleurs des collectivités locales, à l’instar de la gestion des carrières comme en témoigne la migration de l’Ipres au Fonds national de retraite qui n’a pas été effectuée au niveau de l’administration centrale, voire la question des allocations familiales. Au final, les travailleurs ont réaffirmé l’urgence du dialogue entre acteurs : « le gouvernement doit essayer de mettre autour d’une table les élus, les travailleurs et l’Etat afin qu’on puisse aller vers une résolution des tous ces impairs».

Sud Quotidien

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