Macky Sall veut aller vite et faire du concret. Selon des informations sûres, les querelles intestines de positionnement qui minent son parti ont des effets dans l’action gouvernementale qui l’exaspèrent. Celles qui ont eu lieu entre responsables et particulièrement entre ministres pour son accueil dans la banlieue l’ont fâché.
Ayant eu un long parcours gouvernemental, il sait dans le secret de son intimité les ministres qui le satisfont et ceux qui ne donnent que l’apparence du néant. Déjà, l’équipe gouvernementale est pléthorique. Certains ministres ne sont même pas connus des citoyens. Macky Sall en est conscient.
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Or, les Conseils des ministres décentralisés l’ont amené à prendre des engagements éléphantesques qui nécessitent à la fois des moyens colossaux à mobiliser dans les plus brefs délais et des ministres architectes qui aient le génie de mettre en œuvre les projets conçus et les engagements pris dans un esprit d’obligation de résultats.
Macky Sall va donc remanier. Mais en homme politique et en homme d’État, il attend le moment le plus inattendu pour agir. Le Premier ministre reste pour deux raisons : il croit fermement en sa mission et satisfait Macky et la politique politicienne sur fonds de positionnement ne l’attardent pas. Il est homme d’État et est inextricable aux exigences de résultats.
Seulement, dans son équipe se trouvent énormément de Ministres et Secrétaires d’État présents mais totalement absents dans l’action gouvernementale. Ils y sont par amitié et par récompense d’une proximité amicale soit avec Macky Sall lui-même soit avec son épouse. Les Sénégalais le savent, les connaissent et en parlent.
Or, à quelques mois des Législatives dont les résultats donneront le scénario de la Présidentielle de 2019, il faut à Macky Sall des résultats dans tous les secteurs et une réorganisation de l’équipe gouvernementale pour la rendre plus cohérente, plus efficace et plus énergique dans l’action.
Les observateurs devinent déjà ceux qui devront plier bagages. Leur départ du gouvernement apparait comme une demande sociale. Ils ne sont qu’avec Madame. Ils occupent des départements qui ne sont que de petites directions transformées en Secrétariat d’État. Ils ne seront pas ratés par les adversaires et risquent même de porter préjudice à Macky Sall.
Dans la perspective du PSE, des Ministères nouveaux seraient crées et d’autres seraient réorganisés dans le sillage de sa mise en œuvre. Tous les ministres dont les noms ont été mêlés à des impaires dans le cadre de leur mission gouvernementale risquent de partir. Seulement, pour un haut responsable de l’APR, avec les Législatives, Macky Sall ne pourrait faire partir certains ministres qui ont une solide base politique, dussent-ils trainer une incompétence ou avoir des limites.
Et une équipe gouvernementale remaniée ne saurait laisser en rade les alliés qui y disposent d’un quota. Tout parti allié qui ne s’y retrouve pas quitterait indubitablement la mouvance présidentielle et les autres alliés qui n’y siègent pas exigerait, à haute voix ou dans les couloirs une intégration dans le gouvernement. Ces contraintes politiques jointes aux enjeux des Législatives prochaines sont, en réalité, les obstacles à un imminent remaniement du gouvernement qui s’impose.
Or, Macky Sall est dans une situation délicate. Il a le devoir d’identifier et d’interpréter les aspirations et les attentes des citoyens, de rendre concrètes ses promesses et de tenir ses engagements. D’ici les enjeux électoraux futurs, il a alors l’obligation de disposer d’une équipe d’attaque, moins politicienne, soudée et inextricable aux attentes et aux résultats.
Un remaniement s’impose conséquemment, et il attend le moment où tout le monde dort pour exploser.