Rétropédalage en vue – La «Cedeao reste disponible pour accompagner le Mali»

La Cedeao veut-elle reculer suite aux lourdes sanctions contre le Mali? Ce dimanche après l’annonce du décès de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, l’organisation régionale a affiché sa disponibilité pour accompagner le Mali. 

«La Cedeao reste disponible pour accompagner le Mali pour le retour à l’ordre constitutionnel à travers des élections crédibles dans un délai raisonnable et réaliste» lit-on sur le compte twitter de l’organisation régionale ouest africaine.

Pourtant, pour amener la junte à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, les pays ouest-africains réunis en sommet à Accra le 09 janvier dernier avaient pris des sanctions économiques et financières très dures contre le pays. La Cédéo a ainsi décidé de geler les avoirs maliens au sein de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), de couper les aides financières, de fermer les frontières entre le Mali et les États membres de l’organisation, mais aussi de suspendre les transactions avec Bamako, à l’exception des produits médicaux et de première nécessité, les produits pétroliers et l’électricité, le gel des actifs et des avoirs de la République du Mali dans toutes les banques centrales des pays membres de la Cédéao, du gel des avoirs du gouvernement et des entreprises d’États maliens dans toutes les banques commerciales de la Cédéao. Elle a décidé le retrait des ambassadeurs de tous les pays membres au Mali. Et, la fermeture des frontières avec ce pays frère.

Ce dimanche 16 janvier, la CEDEAO revient à la charge. Cette fois, pour faire part de sa disponibilité à accompagner le Mali. 

Le Premier ministre malien Choguel Maïga a annoncé une plainte contre les sanctions de la Cédéao.

Une plainte sera déposée contre les sanctions économiques imposées par la Cédéao et l’Uemoa. Le chef du gouvernement de transition a aussi évoqué la poursuite des négociations avec la Cédéao, l’attitude de la France ou encore les « rumeurs » sur la présence dans le pays du groupe Wagner.

Une plainte sera déposée devant les institutions sous-régionales, africaines et internationales, contre des sanctions jugées « illégales ». Le Premier ministre de transition estime que leur objectif réel est de « déstabiliser le Mali » et d’ « achever » « un peuple déjà à terre ». Et selon Choguel Maïga, c’est la France qui serait à la manœuvre.

Remontant au début de l’intervention militaire française dans le pays, le chef du gouvernement accuse Paris d’œuvrer à « la désintégration » de l’État et réitère l’intention des autorités de transition de relire des accords de défense jugés « déséquilibrés ».

Quant à la Cédéao, son « erreur est de tout ramener aux élections » qui ne sont « pas une fin en soi », juge Choguel Maïga. Qui rappelle les maux du pays – élections contestées, corruption, détournement d’argent public, impunité, insécurité – pour justifier la nécessité de réformer avant d’aller au vote. Les engagements pris par les autorités et par lui-même ? « La mission est sacrée, mais c’est le terrain qui commande », dit-il. « Nous ne fermons pas la porte au dialogue », rappelle également le Premier ministre de transition, « mais ce que nous ne voulons pas », c’est « l’humiliation » et le retour « à l’esclavage ».

Aucune indication sur une nouvelle proposition de chronogramme électoral. Enfin sur la présence de mercenaires russes du groupe Wagner dans le pays, Choguel Maïga dément à nouveau les « rumeurs » : « la guerre psychologique et l’intoxication ne peuvent pas nous perturber ».

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.