Le dialogue de Macky Sall divise l’opposition sénégalaise

Khalifa Sall dit consulter sa base pour se décider sur l’appel au dialogue lancé par Macky Sall. Dans une interview accordée au journaliste Pape Alé Niang, le leader de Taxawu Sénégal déclare ne pas être un adepte de la chaise vide, prenant ainsi le contre-pied du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko.

Selon Le Quotidien, Khalifa Sall donné un indice, même s’il n’a pas encore pris une décision sur le dialogue. Lors d’un entretien accordé au journaliste Pape Alé Ndiaye, il déclare : «Quand je serai en face de Macky en tête-à-tête, je lui demanderai pourquoi il a changé.»
Pour l’ancien maire de Dakar, «la rancœur, c’est de la faiblesse». A cet effet, il a annoncé qu’il «n’a plus rien à prouver». «Et je ne suis pas dans les débats de personne, ni dans les règlements de comptes. Ça, ce n’est pas Khalifa Sall. J’incarne l’homme d’Etat, qui va réconcilier la Nation sénégalaise avant de reconstruire le pays afin que les Sénégalais se sentent pleinement, totalement et entièrement sénégalais», a-t-il clairement répondu à la question de savoir s’il va poursuivre ses «bourreaux».

Interpellé sur le dialogue ainsi que le projet d’amnistie, Khalifa Sall, s’est voulu clair : «C’est le Président lui-même, qui a donné des instructions en Conseil des ministres pour un projet d’amnistie. Les prisonniers politiques, le parrainage, le processus électoral sont des questions, des préalables à poser sur la table avant tout dialogue. Le processus interne de consultation est en cours dans Taxawu et on ne connaît pas encore les termes de référence du dialogue. Nos petites personnes sont insignifiantes face à l’intérêt supérieur.
Sur les risques d’une implosion de Yaw avec l’ambition de chaque membre d’être candidat en 2024, Khalifa Sall voit le verre à moitié plein. «Yewwi askan wi, c’est du solide avec un degré de complicité unique entre leaders respectables. La pluralité des candidatures est une formidable opportunité pour brasser large et on doit brasser large», a indiqué Khalifa Sall.

Ousmane Sonko pour sa part, décline l’invitation au dialogue de Macky Sall et appelle à la désobéissance civique. D’après Ousmane Sonko, il ne sert à rien de participer à un “dialogue où on nous pointe le pistolet dans la tête”. «À chaque fois que Macky Sall appelle au dialogue, c’est qu’il a des intérêts politiques», dit-il.
« Pourquoi dialoguer alors que les conclusions des précédents [dialogues] n’ont pas encore été mises en pratique. Le dialogue politique de 2016 et celui dirigé par Famara Ibrahima Sagna qui nous a coûte plus d’un milliard n’a servi à rien. Le dialogue tel qu’il est conçu pour le moment, c’est pour valider le 3e mandat. Comment dialoguer sans régler la question préjudicielle du 3e mandat ?, s’interroge l’opposant de Macky Sall.
De l’avis de Sonko, Macky Sall veut avoir un moyen de chantage et de pression sur l’opposition. C’est pourquoi il veut faire des concessions avec certains leaders de l’opposition. Nous ne serons jamais dans ce deal d’un autre âge. C’est aussi pour liquider et isoler Ousmane Sonko. »

Pendant ce temps, le Maire de Dakar, Barthélémy Dias, très proche de Khalifa Sall, reste muet sur la question du dialogue. En attendant l’heure, Barth est loin des projecteurs. 

 

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