Cheikh Abdoul Ahad Gaïndé Fatma : « Les chefs confrériques demeurent un rempart contre le djihadisme »

Les chefs confrériques demeurent « un rempart » contre le djihadisme au Sénégal, a assuré Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïndé Fatma, président de la commission communication et culture du comité d’organisation du magal de Touba, avant de plaider pour un réarmement des fidèles musulmans sénégalais sur le plan scientifique et moral.
« Les chefs religieux constituent un rempart et ces remparts sont nos soupapes de sécurité, mais ce qu’il faudrait faire, c’est les renforcer dans leur rôle et faire en sorte qu’ils soient équidistants de certaines choses », a dit le marabout, invité jeudi de la rédaction de l’APS.
Il était invité à réagir sur les résultats du rapport 2016 de l’Institut Timbuktu, selon lequel le Sénégal « n’est pas à l’abri d’une propagation idéologique djihadiste ».
Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïndé Fatma dit ne pas partager ce point de vue, même si « personne n’est à l’abri », raison pour laquelle « nous devons être extrêmement vigilants’’.
Les communautés religieuses « ont toujours constitué un rempart » contre la menace terroriste, contrairement à ce qu’affirme le rapport du Timbuktu Institute, a souligné le président de la commission culture et communication du comité d’organisation du magal de Touba.
De son point de vue, il est toutefois nécessaire de « réarmer les fidèles scientifiquement, moralement, et continuer à propager les enseignements de nos prédécesseurs. C’est par ce billet-là que l’on va renforcer les fidèles et leur montrer qu’il y a des menaces réelles qui viennent de l’extérieur du Sénégal que nous ne connaissions pas ».
Selon Abdoul Ahad Mbacké Gaïndé Fatma, « le monde est en mutation, et c’est une menace imparable face à laquelle même les plus grandes puissances sont impuissantes ».
Partant de ce que les revendications des djihadistes sont « des revendications légitimes de leur point de vue », il faut « rester vigilant et travailler à plus de justice dans le monde », a-t-il analysé.
« Ce n’est pas l’aspect sécuritaire qui va résoudre le problème, les communautés religieuses ont leur rôle à jouer, mais elles ne sont pas les seules et uniques remparts qui doivent protéger la société, car elles n’ont pas les moyens de le faire », a-t-il précisé.
« Elles peuvent jouer un rôle par l’éducation, par l’encadrement, par l’enseignement de la spiritualité, mais c’est aux gouvernants de prendre leurs responsabilités », a-t-il indiqué.
Cependant, « si le Sénégal ne connait pas ces phénomènes-là, c’est parce que les confréries ont une force extrêmement importante au Sénégal (…), puisque à chaque fois qu’il y a des conflits, on se tourne vers les confréries religieuses et ce sont des personnes compétentes et responsables qui savent ce qu’ils font », a-t-il fait valoir.
APS
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