L’ancien Roi des arénes Yékini dit stop à la lutte

Il a peut-être pris le temps qu’il fallait pour se décider. Mais la décision finale de mettre un terme à sa carrière est déjà dans un coin de sa tête : Yakhya Diop Yékini raccroche.

Yakhya raccroche ! Yékini s’en va ! L’Empereur de la lutte quitte ! Les superlatifs ne manqueront pas pour informer du départ à la retraite anticipée du lutteur du cinquantenaire. Pour d’autres d’ailleurs, le mot raccroche est très lourd. Mais ça va coller parfaitement avec ce que Yékini va dire, à coup sûr, cet après-midi lors de son face-à-face avec les journalistes au niveau de la VDN.

«Yakhya a senti la fin»

A 42 ans (il est né en 1974), le natif de Joal tire sa révérence sportive. Du moins, si l’on en croit plusieurs de nos sources peu nombreuses à accepter d’être citées par fidélité à la décision prise dans le staff restreint de verrouiller l’information jusqu’à la conférence de presse. «Yékini était persuadé qu’il devait arrêter. Il a senti la fin. Il a consulté quelques confidents et proches parents. Mais la majeure partie des consultés sont d’accord qu’il raccroche. Même si, il faut le relever, une poignée de personnes pensent qu’il devrait sortir sur une victoire», nous confie un proche de Yakhya qui a préféré garder l’anonymat.

«Yékini lui-même nous disait que le plaquage fait partie des premières leçons de lutte. Donc, il sait comment faire pour éviter de tomber sur un plaquage. Si aujourd’hui il se fait battre par cette technique, cela signifie qu’il n’en peut plus», pleure une autre source, qui a très longtemps vécu aux côtés de ce valeureux lutteur qui aura ébloui l’arène de ses prouesses techniques, son charisme, sa philosophie, son tempérament, ses prises de position,…

L’enfant de Bassoul a un parcours très glorieux de 22 combats, 19 victoires, 2 défaites et 1 match nul. Ses deux dernières et infructueuses sorties ne peuvent peut-être pas salir son parcours. Mais c’est la mort dans l’âme qu’il va quitter. Il faut faire remarquer qu’il lui faudra beaucoup de courage pour faire sa déclaration, cet après-midi. Parce que Yakhya est un grand sportif. L’enceinte va beaucoup lui manquer. Mais il va sûrement se consoler avec son stoïcisme et… sa grandeur sportive. Il sera très difficile de le convaincre de rester. «S’il change d’avis, ce sera une surprise au sein de son entourage», insiste une autre source que l’on a interrogée pour s’assurer que le chef de file de Ndakaru ne prendra pas une décision autre que de dénouer pour de bon son nguimb.

Découvert en 1996 à Fatick

Yékini est resté pendant plus de dix ans sans tomber. Il a été découvert en 1996 lors d’une édition du Drapeau du chef de l’Etat organisée à Fatick. Après avoir marché sur tous ses différents adversaires au tournoi, Yékini avait buté sur un Zale Lô très en verve. Il n’a pas cependant réussi à battre son adversaire. Mais Yékini avait tapé dans l’oeil de l’entraîneur de son bourreau de la finale, Amadou Katy Diop. Il sera convaincu de venir faire sa carrière de lutte avec frappe à Dakar. Ce qu’il a accepté volontiers. C’est sur une belle note musicale que ses batteurs retraceront son parcours. Peut-être que l’arène en pleurera aussi…Adieu champion.

Source Sunu Lamb

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