Edito – Fuite au BAC, Fuite de responsabilité, Corruption et violence accrue : l’homo-senegalensis a-t-il perdu le sens de l’éthique ?

« Les ministres seront souvent dénoncés, accusés quelques fois, punis presque jamais ». Benjamin Constant en 1815. Scandaleux ! Inadmissible ! Choquant ! Intolérable !…tels sont les mots qui alimentent les points de vue de la plupart des citoyens suite aux derniers des événements qui ont secoués le système éducatif, politique et sportif de notre pays.

D’abord, les failles relevées lors des épreuves du BAC ont sonnés comme une douche froide à l’endroit du commun des sénégalais. L’organisation de cet examen qui jadis faisait la fierté des élèves et des familles des candidats a reçu un coup qui a fait couler beaucoup d’encres.

Ce qui est plus surprenant, c’est le laxisme et la paresse dont font montre certains élèves, qui cherchent des raccourcis illégaux afin d’obtenir ce diplôme réputé prestigieux…A qui la faute ?

  • Nos gouvernants nous ont habitués à des luttes de pouvoir et à des deals malsains.

La transhumance, la discrimination dans les recrutements de la fonction publique, la corruption visant à drainer de l’électorat, la gestion gabegique des ressources du pays etc, font souvent les gros titres des quotidiens de la presse. Les jeunes n’ayant plus d’espoir ni de confiance à l’Etat qui pourtant devait être le garant de l’organisation des concours publics, exploitent ainsi toutes les occasions leur permettant d’aboutir à l’enseignement supérieur.

L’éthique, la morale, la dignité, et l’équité ne se traduisent plus dans les actes. Ces termes sont utilisés pour séduire le peuple à travers la presse, mais une fois au pouvoir, tout est relégué aux oubliettes. Les organisateurs du BAC sont-ils conscients de la gravité des conséquences qui peuvent découler de cette anomalie ? L’Etat ne devrait-il pas appliquer des mesures coercitives à l’endroit des responsables ?

La crédibilité du BAC sénégalais n’est-elle pas entachée ? Ces questions méritent bien des réponses.

Ensuite, le drame survenu au stade Demba Diop durant la journée du samedi 15 Juillet a horrifié l’opinion publique. Le Sénégal qui était un havre de paix, a vu sa réputation ternie par l’enregistrement de 8 morts et de plus d’une centaine de blessés causé par des violences dans un simple match de football.

Au même moment, les autorités du sport qui devaient prendre en amont toutes les dispositions sécuritaires, étaient en pleine campagne législatives. L’effectif de la police qui était déployé sur les lieux serait insuffisant pour couvrir une finale de cette ampleur, même si l’on évoque de l’autre coté qu’il y’en avait suffisamment. En matière de sécurité, il faut toujours prendre les devants. « Gouverner c’est prévenir », nous dit-on!

Cette situation exhume à nouveau la responsabilité des élites dans le pilotage des activités et des événements populaires. Cette tragédie a été précédée par d’autres accidents et catastrophes qui n’ont jamais été élucidés.

L’on se souvient encore du chavirement d’une pirogue surchargée en avril dernier sur les larges du Sine Saloum, à Bettenty occasionnant la mort de 21 femmes, le joola qui a été l’un des plus grands scandales maritimes au Sénégal, la mort de plusieurs enfants talibés dans un incendie, les nombreux accidents de la route causés par l’indiscipline des chauffeurs et l’absence d’une bonne supervision des transports, les violences électorales etc….

Malgré cette recrudescence de la violence, la corruption, l’irresponsabilité chez certains, aucune mesure de sanction n’a quasiment été prise à l’endroit des responsables de la gestion de ces secteurs….L’impunité et la fuite de responsabilité notoire, gangrènent le vécu quotidien des sénégalais. A quand la rupture ?

       Khadime Mb Diop – laviesenegalaise.com

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