USA : Le Sénat américain autorise les victimes du 11-Septembre à poursuivre Riyad

Rejetant le veto de Barack Obama, le Sénat américain a voté ce mercredi 28 septembre une loi qui autorise les victimes du 11-Septembre à poursuivre l’Arabie saoudite pour son implication dans les attentats.

C’est le premier veto de Barack Obama que le Congrès parvient à rejeter. Malgré les mises en garde du président, les démocrates et les républicains ont voté ensemble, quasiment à l’unanimité (97 voix sur 100), pour autoriser des poursuites contre l’Arabie saoudite.

Les familles des victimes du 11-Septembre, estiment que l’Etat saoudien est impliqué dans le financement et l’organisation des attentats. Si 15 des 19 terroristes étaient Saoudiens, les auditions d’une commission indépendante ont exonéré le royaume de toute implication. Mais ces familles ne sont pas convaincues, et mènent le combat depuis 15 ans.

La Maison Blanche estime que le texte risque de mettre les Américains en mission à l’étranger, que ce soient les diplomates, les militaires ou les forces spéciales qui aident des groupes rebelles, en danger. Washington craint une réciprocité et une levée de l’immunité jusque-là accordée aux Etats.

Le directeur de la CIA estime lui aussi que ce texte met en danger les Etats-Unis. Mais pour Peter King, sénateur républicain de New York et promoteur de cette loi, ces craintes sont infondées. « Ce texte n’est qu’une exception à l’immunité des Etats. On peut toujours poursuivre dans un cas de terrorisme, et c’est un cas de terrorisme. Nous parlons de terrorisme d’Etat, de gouvernement qui planifie un attentat. C’est le seul cas prévu. Les familles du 11-Septembre ont le droit de savoir. Si les Saoudiens ne sont pas coupables, ils n’ont rien à craindre », affirme Peter King.

Le royaume saoudien a fait pression sans succès pour faire retirer le texte. Pour Riyad et pour Barack Obama, ce vote est un camouflet. Un camouflet qui par ailleurs ne va pas améliorer les relations, déjà tendues entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite depuis l’accord sur le nucléaire iranien.

RFI

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