Report de l’élection : « Le Chef de l’État n’avait pas le droit de le faire », Abdou Latif Coulibaly

Dans un entretien exclusif avec RFI, Abdou Latif Coulibaly, récemment démissionnaire du gouvernement, a livré ses raisons pour ce geste radical, mettant en lumière des divergences profondes avec la politique en cours au Sénégal.
« J’ai décidé de partir par ce que j’ai envie de retrouver toute ma liberté, ma liberté d’exprimer mes opinions, de dire ce que je pense par rapport à ce qui se déroule aujourd’hui dans mon pays. Parce que je considère qu’il y a des moments de l’histoire, on ne doit pas se taire, on ne doit pas respecter la solidarité gouvernementale », a déclaré Abdou Latif Coulibaly, exprimant ainsi son désir de s’exprimer sans contraintes politiques.
Abdou Latif Coulibaly a également critiqué le rapport sur l’élection présidentielle 2024, remettant en question la légitimité du processus. « Le Chef de l’État n’avait pas le droit de le faire. L’Assemblée nationale encore moins », a-t-il affirmé, soulignant la contradiction avec les principes établis lors de la réforme constitutionnelle de 2016.
Reniement des engagements passés
« Je constate simplement que nous avons rejeté tout ce que nous avons dit et dans tout ce que nous avons engagé les Sénégalais en 2016 », a déploré Abdou Latif Coulibaly, mettant en avant le reniement des promesses passées et des principes démocratiques établis.
Pour Abdou Latif Coulibaly, les actions en cours au sein du gouvernement sapent les fondements de l’État et de la République. « J’ai toujours dit qu’il y avait deux choses essentielles et sacrées pour moi : l’État et la République. Ce qui se passe est qu’on affaiblit le République. On piétine l’État », a-t-il déploré, exprimant ainsi ses préoccupations profondes concernant la direction actuelle du pays.
Manque de clarté dans les motivations politiques
Enfin, Abdou Latif Coulibaly a exprimé son désarroi face à la décision de reporter l’élection présidentielle. « Ce report n’a pas un avantage pour lui en rien. Peut-être pour satisfaire une demande que je ne réalise pas, que je ne vois pas l’objectif final qui est attaché à ça. Peut-être, parce que quand on exerce un pouvoir on pense que tout est possible », a-t-il conclu, soulignant le manque de clarté dans les motivations politiques derrière cette décision.

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