Les travailleurs de la Cbao sont toujours en grève

Ce n’est toujours pas la fin de la crise au niveau de la Cbao. Les travailleurs, qui veulent aller jusqu’au bout pour la satisfaction de leurs revendications, ont encore décrété 72 heures de grève renouvelables, ce lundi.
Les travailleurs de la Cbao sont toujours en grève. Ces derniers, qui réclament, depuis bientôt un mois, l’amélioration de leurs conditions de travail, ne sont pas satisfaits des propositions faites par leur direction. Ils ont encore décrété lundi, 72 heures de grève renouvelables. Pape Doudou Tounkara, coordonnateur du Collège des délégués des travailleurs de la Cbao, explique les raisons de la poursuite de ce mouvement d’humeur : «Lors de la réunion avec la Direction générale, nous avons remarqué que sur l’ensemble des points que nous avons déposés, c’est seulement sur un point que nous avons obtenu satisfaction, et c’est la subvention sur les cartes restaurants. Sur les autres points, c’est soit un non catégorique, soit la Direction générale ne peut pas en parler pour le moment.» Concernant l’augmentation des salaires, M. Tounkara fait savoir que «c’est le clash». D’après lui, les autorités de la banque «font des propositions, et où on se rend compte que c’est le top management qui va bouffer l’enveloppe que la Direction générale a mise sur la table». Et de fustiger : «C’est une boulimie de la part de gens qui bouffent une bonne partie sur les bonus, ce sont eux qui bouffent la totalité de l’enveloppe, et là, sur les augmentations de salaires que nous avons demandées, ils veulent en prendre une grande partie. C’est inacceptable que ceux qui ont des salaires de 3 ou 5 millions puissent avoir des augmentations à la place des autres qui gagnent des salaires de 150 mille, 200 mille et 300.» Pour le syndicaliste, «les efforts sont insignifiants par rapport aux attentes du personnel, parce que sur 12 points, il n’y a satisfaction que sur un seul». Pendant ce temps, précise Pape Doudou Tounkara, «des banques de la place ont accordé des augmentations de salaires à leurs travailleurs». Et d’ajouter : «Il faut demander à la Direction générale de faire des efforts, la Cbao est une grande institution, elle ne peut pas faire moins que les autres banques de la place pour leurs travailleurs.» Poursuivant ses propos, il reproche à la Direction générale de la Cbao de ne pas se soucier «des revendications de ses travailleurs». Mais, avertit-il, «les travailleurs sont engagés et déterminés à aller jusqu’au bout».

S’agissant des conséquences de cette grève, M. Tounkara fait remarquer que «cette crise commence à asphyxier l’économie du Sénégal». Et d’alerter : «Le mouvement est suivi à 80% et cela a un impact négatif sur le fonctionnement de la banque. Actuellement, il y a même des gens qui n’ont pas perçu leurs salaires, d’autres les ont perçus difficilement. Et dans les agences qui fonctionnent, les gens arrêtent à 12h ou 13h. L’autre conséquence est que la Cbao a toujours été la première banque, aujourd’hui elle est devancée par la Sgbs.» Le coordonnateur du Collège des délégués des travailleurs de la Cbao lance d’ailleurs un appel à l’Etat du Sénégal pour trouver une solution à cette crise.

M. Tounkara, qui s’excuse auprès des clients pour les désagréments causés par cette grève, soutient que «tous les autres moyens de lutte utilisés (le port de brassards rouges, les rassemblements, les sit-in, les points de presse) n’ont rien donné». Selon lui, ils étaient «dans l’obligation de décréter des mots d’ordre de grève». Tout en demandant aux autorités du pays d’intervenir pour trouver une issue heureuse à cette crise, M. Tounkara informe que ce bras de fer avec la Direction générale de la Cbao va continuer avec notamment un «rassemblement au niveau de la Place de l’Obélisque». «Nous avons un plan d’actions que nous ne souhaitons pas pour l’instant divulguer, mais si rien n’est fait, nous allons passer à la vitesse supérieure, et ça ne sera pas bon pour l’économie du pays», prévient-il, dans les colonnes du journal Le Quotidien.