SORTIE DE LA 49e PROMOTION DU CESTI : L’école de formation en journalisme met 29 nouveaux journalistes sur le marché

Le CESTI (Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information) a encore mis sur le marché de l’emploi 29 nouveaux journalistes. Les sortants de la 49e Promotion de cette prestigieuse école ont reçu ce jeudi 19 Mai 2022 dans la salle de l’auditorium de l’UCAD 2 de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, leur parchemin. Cette promotion porte le nom de M. Babacar Touré, ancien du CESTI et fondateur du groupe Sud Com.
C’est une journée qui marque les diplômés du CESTI de l’Ucad. La sortie de promotion est un cérémonial annuel très couru et apprécié par les étudiants, les amis, les parents et la famille du parrain. Cette année, l’ombre de feu Babacar Touré a plané ce jeudi dans la salle de l’UCAD2. Des témoignages inédits sur son vécu et ses œuvres. Il était un monument, un pionnier de la presse privée au Sénégal.
Les sortants du CESTI sont invités à prendre pour modèle leur parrain même s’il n’est plus de ce bas monde. Mais aussi et surtout, d’avoir en bandoulière l’éthique et la déontologie comme principe directeur au cours de leur exercice d’un métier noble et régulateur.
Selon le directeur du CESTI, M. Mamadou NDIAYE, le métier de « journaliste est l’une des professions les plus difficiles et les plus exigeantes qui soient ». ‘’Du fait de ses difficultés et de ses exigences, la direction du CESTI ne ménage aucun effort pour assurer une formation de qualité, seul moyen de doter les Nations une presse forte, digne, indépendante et crédible’’.
Il reconnait toutefois, qu’au moment où de nombreuses initiatives sont prises pour l’émergence d’une presse professionnelle au Sénégal, la profession est assaillie de toutes parts. Les acteurs des réseaux sociaux que Marc-François BERNIER appelle le « cinquième pouvoir » analysent, apprécient et critiquent, souvent à tort ou à raison, le travail des journalistes dans un contexte dominé par la propagation de la désinformation. Les journalistes sont également concurrencés par de nouveaux acteurs appelés « influenceurs » avec la complicité de certains annonceurs. Ils sont accrédités au même titre que les journalistes professionnels lors de grands événements internationaux, a dénoncé le directeur du centre d’études des sciences et techniques de l’information.
Malgré tout, il reste optimiste : « les professionnels que vous êtes doivent savoir que le journalisme est un métier qui répond à des normes de collecte et de traitement de l’information, des normes qui ne souffrent d’aucune improvisation, dans le respect des principes éthiques et des règles déontologiques. Comme l’ont si bien dit les Frères Edmond et Jules de Goncourt : « Dans le journalisme, l’honnête homme est celui qui se fait payer l’opinion qu’il a ; le malhonnête, celui qu’on paie pour avoir l’opinion qu’il n’a pas ».

S’adressant aux récipiendaires, le Directeur du Cesti leur dit : « vous avez bénéficié d’une bonne formation. Nul doute que vous serez compétitifs sur le marché de l’emploi. Vous êtes bien outillés pour y entrer. Les patrons de presse ici présents, et dont certains sont des diplômés de notre prestigieuse école, ont sûrement entendu votre appel.
Soyez dignes du CESTI, cette école de référence.
Soyez dignes également de votre parrain, notre regretté Babacar TOURE qui était connu pour sa passion et son professionnalisme dans la pratique du métier. Journaliste talentueux, indépendant, généreux, franc et à l’esprit vif, « BT », comme on l’appelait affectueusement, avait les principes chevillés au corps. Son passage à la tête du CNRA en est un exemple achevé. Durant tout son mandat, nous confie un de ses amis, il s’était abstenu de signer le moindre papier dans un support du groupe SUD COMMUNICATION ».

Au Cesti, les étudiants sortant disent avoir appris l’innovation avec le Web journalisme, le Data journalisme ou journalisme de données mais également le Fact checking. De nouveaux outils qui devraient leur permettre de se démarquer de la masse, des fake news afin de faire un journalisme adapté aux nouveaux outils numériques. « Nous engageons à résister à toutes ces formes qui peuvent désacraliser la fonction de journaliste telles que la corruption, les accointances politiques, les lobbies financiers entre autres », a dit le porte-parole des diplômés de la 49e promotion, Monsieur Mama Niang, journaliste à la RTS.
Les étudiants sortant ont demandé un accompagnement pour l’insertion des nouveaux diplômés. « Le jour de la remise de diplôme est un grand moment pour tout diplômé du Cesti. Mais ce sentiment est inhibé par la hantise du chômage. Beaucoup de nos camarades sont prêts pour le milieu professionnel mais se morfondent chez eux dans le chômage face à la pression sociale. Nous lançons ce cri de cœur à M. le directeur du Cesti. Allez voir les patrons de presse et dites-leur que le journalisme digne de ce nom doit être fait par des hommes et des femmes qualifiés. Ils sont légion au Cesti », a déclaré Mama Niang dans son allocution.
Le parrain de la promotion, feu Babacar Touré a « marqué d’une empreinte indélébile son passage à la tête du Conseil national de régulation de l’Audiovisuel. Grand manager, professionnel chevronné, président adulé par ses pairs, qui le consultaient régulièrement, il a été d’un grand apport pour les médias, en troquant par exemple sa casquette de « gendarme » de l’audiovisuel avec celle du grand pédagogue. Ainsi, il a toujours préféré la sensibilisation à la sanction. Son travail à la tête du Comité national de Pilotage de la Transition de l’Analogique vers le Numérique (CONTAN) a rendu possible la mise en place de la Télévision numérique terrestre (TNT) au Sénégal », a chanté le directeur du Cesti, M. Mamadou Ndiaye.
Cette promotion est composée de onze (11) journalistes (option Télévision), de dix (10) Hommes de la presse écrite et huit spécialistes en radio, tous animés d’une seule volonté, servir le pays à travers leur métier de journaliste.
Après l’obtention de leur diplôme, le défi majeur pour ces nouveaux journalistes reste leur insertion dans le milieu professionnel.
Promotion du CESTI 2022, Djiby DEM, Journaliste, CESTI, Dakar, Sénégal

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