Les Propos du Ministre Mankeur Ndiaye lors du 5e Sommet extraordinaire de l’Organisation de Coopération islamique

Le Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur Mankeur Ndiaye est présentement en Indonesie où il représente le chef de l’Etat Macky Sall au 5ème sommet extraordinaire de l’Oci qui se tient à Jakarta.
 
Voici in extenso le discours du Ministre Mankeur Ndiaye

Je suis très honoré de prendre la parole devant cette auguste assemblée qui, par la grâce de Dieu, le Tout-Puissant, se réunit aujourd’hui, à l’occasion de ce 5ème Sommet extraordinaire de l’Organisation de Coopération islamique, sur la Palestine et Al Qods Al-Sharif dans cette belle ville de Jakarta.

Je voudrais, Monsieur le Président de la République d’Indonésie Vous transmettre les salutations fraternelles de Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal qui en raisons d’engagements pris antérieurement n’a pu être des vôtres aujourd’hui.

Le Président Macky SALL voudrait d’emblée saluer la décision de notre Organisation de convoquer ce Sommet extraordinaire à la demande du Président Mahmoud ABBAS, pour se pencher sur la situation en Palestine et  étudier les moyens efficaces susceptibles de soutenir les droits du peuple palestinien et de protéger la sainte mosquée d’Al-Aqsa et la ville d’Al-Qods Al-Sharif.

C’est tout à l’honneur de Son Excellence Monsieur Joko WIDODO d’avoir bien voulu accueillir cet important Sommet, le 5ème du genre, pour permettre à la Oummah islamique de réitérer son soutien indéfectible à la cause palestinienne qui est la raison de la création de l’Organisation de Coopération islamique (OCI). Je saisis cette opportunité pour féliciter notre Secrétaire général pour son leadership à la tête de notre Organisation.

Il n’est nul besoin de rappeler la centralité de la cause palestinienne, une cause adoptée naturellement par toute la Oummah islamique qui salue le courage et la persévérance du Peuple palestinien et de ses dirigeants qui depuis 70 ans, portent haut le flambeau de la résistance face aux agressions multiples et multiformes dont ils  sont victimes de la part d’Israël.

Une lutte héroïque qui commence à porter ses fruits avec les admissions de l’Etat de Palestine comme membre à part entière de l’UNESCO, à l’ONU comme observateur non membre, sans oublier son adhésion au Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale (CPI).

Cette nouvelle dimension acquise par la Palestine devrait lui permettre de renforcer ses positions et ainsi, de faciliter la reconnaissance, par la communauté internationale, de la coexistence de deux États, sur la base des frontières de 1967, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité de l’ONU.

 

Cependant, même si nous nous félicitons de ces grandes victoires diplomatiques, nous ne devons pas perdre de vue que l’objectif ultime demeure la concrétisation des droits inaliénables du peuple palestinien notamment celui de vivre en paix dans un Etat souverain, indépendant et viable,  sur la base des frontières d’avant 1967.

Il convient de souligner que, malgré ces avancées sur la scène internationale où elle est aujourd’hui reconnue par 137 pays, le chemin menant à la réalisation d’un tel objectif semble parsemé d’embuches.

L’occupation des territoires palestiniens constitue, effectivement, le nœud gordien de la question palestinienne qui a fini de plonger le Moyen Orient dans une instabilité endémique, rendue plus préoccupante par les violences politiques, le terrorisme et l’extrémisme violent qui y sévissent.

Il s’y ajoute que la sacralité des Lieux Saints, qui semblait jusque là préservée, commence à subir les assauts des colons extrémistes, générant du coup une action défensive des populations palestiniennes et une nouvelle escalade depuis octobre 2015, très préjudiciable à la paix et a la sécurité dans cette région névralgique du monde.

Face à cette situation, l’OCI devrait :

  • appeler à la reprise urgente et à l’accélération des négociations dans le cadre du processus de paix au Moyen-Orient sur la base des Résolutions pertinentes des NationsUnies et du mandat de la Conférence de Madrid ;
  • mettre un accent particulier sur la nécessité de régler toutes les grandes questions encore en suspens, à savoir le sort des réfugiés palestiniens, le statut de Jérusalem, les colonies de peuplement, les frontières, la sécurité et l’eau, sans oublier la situation des prisonniers palestiniens en détention dans les prisons israéliennes.
  • lancer un appel pressant pour la réconciliation des parties palestiniennes en vue de mettre fin à la crise inter-palestinienne, afin de permettre à ses dirigeants de disposer de tous les atouts pour défendre la cause palestinienne.

Je voudrais réitérer ici, au nom du Peuple et du Gouvernement du Sénégal notre soutien total au Peuple frère de Palestine et à son Président, Son Excellence Monsieur Mahmoud ABBAS dont je salue le leadership et le courage politique.

Permettez-moi également de réaffirmer l’engagement de mon pays qui préside depuis 1975, de manière ininterrompue, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, grâce à votre confiance et votre soutien renouvelés, à inscrire cette question au rang de priorité, durant son mandat au Conseil de Sécurité.

En collaboration avec l’OCI, le Senegal abritera cette année une réunion internationale sur Jérusalem, organisée à l’initiative du comité pour l’exercice du droit inaliénable du Peuple palestinien.

Dans cet esprit, le Sénégal ne ménagera aucun effort pour contribuer, à côté des autres membres de l’OCI et de la Communauté internationale, à l’aboutissement heureux de la cause palestinienne, notre cause commune.

Dans cette perspective, je voudrais exprimer le soutien du Sénégal à l’initiative française de tenir une Conférence internationale de paix sur la Palestine

A cette fin, nous devons rester « unis pour une solution juste» et durable sur la base de la solution de deux Etats.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.