Mieux vaut nommer le Premier Ministre après les législatives (Mody Gadiaga)

C’est l’analyse du spécialiste en droit privé, Mody Gadiaga. Et, il l’a servie ce dimanche, face à Mamadou Ibra Kane. Le président de la République Macky Sall a émis son vœu de rétablir le poste de PM et a depuis lors reçu la bénédiction de l’Assemblée nationale. Seulement, la matérialisation tarde, plus d’un s’impatientent du coup. Mais, pour une raison pratique, mieux vaut attendre l’élection du 31 juillet à venir. Mody Gadiaga qui pense ainsi, donne les raisons de cette analyse. Pour lui,  » la sagesse commande d’attendre les résultats définitifs des élections législatives pour nommer un Premier ministre et former un gouvernement. Parce qu’à défaut si on nomme actuellement un Premier ministre et on forme un gouvernement, les résultats définitifs des élections législatives du 31 juillet pourraient commander de changer de Premier ministre « .

 

Parce qu’on ne saurait négliger ce fait: l’opposition veut imposer au président la cohabitation au sein de l’hémicycle. Une sorte d’équilibre. L’action gouvernementale pourrait ainsi se voir souvent entravée. Et c’est là que Monsieur Gadiaga attire l’attention sur l’aspect stratégique des législatives à venir, lorsqu’on articule l’analyse autour des résultats et de la nomination du PM. Une cohabitation pourrais-je, ainsi que dit tantôt, équilibrer. Dans le cas où l’opposition sort majoritaire , les choses pourront s’avérer plus compliquées. Ainsi, l’invité de Mamadou ibra Kane décortique:  » je pense que si l’opposition est majoritaire à l’Assemblée nationale, le président de la République va nommer un Premier ministre issu des rangs de l’opposition. C’est pour que l’Assemblée nationale ne puisse pas bloquer l’action gouvernementale. Il sera obligé de le faire « .

 

De fait, il pourrait y avoir toute une équation derrière le retard de la désignation du PM. Équation dans la tête du chef de l’État. Équation dont l’une des inconnues est pour l’heure dans ce que diront les urnes, le 31 juillet. La résolution d’une telle équation commence à prendre du temps. Et, rien ne s’oppose à cette prise de temps qui commence à faire grogner. Du moins, selon M. Gadiage. Dans l’exposé des motifs de la loi portant révision de la constitution et restaurant le poste de Premier ministre, les arguments du chef de l’Etat selon lesquels il a besoin d’un Premier ministre pour coordonner l’action gouvernementale après sa prise de fonction à l’Union africaine n’y figurent pas.  » Dans l’exposé des motifs, dit-il,  il est tout simplement fait état de la nécessité d’assurer une meilleure coordination de l’action gouvernementale. Et quand le président dit qu’il va nommer le Premier ministre après les élections locales, cela ne signifie pas que ce soit immédiatement après les élections. Même s’il le nomme après les élections législatives c’est bien après les élections locales.  » Dans ce contexte alors,  » le délai se réfère au raisonnable. Même ce délai raisonnable étant par essence indéterminé, il faut le concevoir en fonction des circonstances. » Les circonstances des élections législatives, sans doute….

 

 

Moussa Seck- laviesenegalaise.com 

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