La déclaration du ministre Mankeur Ndiaye, devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies

Monsieur le Président du Conseil de Sécurité, Excellence Monsieur Rex TILLERSON, Secrétaire d’État des Affaires étrangères des Etats Unis d’Amérique,

 

Monsieur Antonio GUTERRES, Secrétaire général des Nations Unies,

 

Mesdames et Messieurs les Ministres, chers collègues,

 

Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,

 

Mesdames, Messieurs,

 

Je voudrais, tout d’abord, vous remercier d’avoir pris l’initiative d’organiser ce débat sur la non-prolifération nucléaire, thématique d’actualité au vu des derniers essais nucléaires et autres tirs de missiles balistiques.

Mes remerciements vont également à Monsieur António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, dont la qualité de l’exposé a permis d’éclairer nos travaux et d’enrichir nos discussions.

Assurément, notre débat du jour arrive à point nommé, eu égard à l’actualité qui nous rappelle sans cesse que la prolifération nucléaire, reste une source de menace pour la paix et la sécurité internationales, en raison de la persistance de la course aux armements et de l’absence d’une ferme volonté politique pour y mettre un terme.

Monsieur le Président,

Les souvenirs de Hiroshima et de Nagasaki continuent de nous rappeler les horreurs et autres hantises qui découlent du recours aux armes nucléaires.

Ainsi, la question du désarmement nucléaire figure toujours parmi les principales priorités du monde, alors que la première résolution, adoptée, le 24 janvier 1946, par l’Assemblée générale de l’ONU, visait déjà, à anéantir toutes les bombes atomiques.

Fort de ce constat, mon pays est en faveur de l’éradication totale des activités nucléaires, à vocation militaire et non pas de leur réduction. En effet, l’éradication totale est la seule assurance du monde contre la dévastation et la misère liées aux effets de l’utilisation des armes nucléaires. Elle seule peut garantir la survie de notre planète et assurer l’avenir des générations à naître, en leur offrant de vivre non dans la peur de la détonation de bombes atomiques mais, dans un monde libéré de la hantise d’une catastrophe nucléaire.

Outre les menaces déjà connues, l’on peut ajouter l’augmentation des risques de prolifération liés aux acteurs non étatiques, du fait de la montée du terrorisme et des nouveaux risques d’utilisation à mauvais escient des avancées rapides de la science, des technologies et du commerce international.

C’est à la lumière de tous ces enjeux que mon pays a condamné, avec la plus grande fermeté, l’essai nucléaire effectué par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) le 6 janvier 2016 et ces différents tirs de missile balistique qui constituent une violation grave des obligations internationales imposées à la RPDC par les résolutions 1718 (2006), 1874 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013) 2270 (2016) et 2321 (2016) du Conseil de sécurité.

Ces actions signifient, sans équivoque, la poursuite des programmes de la RPDC dans le domaine des armements nucléaires et des missiles et que ce pays est plus que jamais déterminé à acquérir une force de dissuasion nucléaire.

Cela constitue non seulement une menace pour les populations de la péninsule et de la région mais aussi une grave atteinte au régime de non-prolifération.

Monsieur le Président,

En 2016, le Conseil de Sécurité a adopté à l’unanimité, deux résolutions (2270 et 2321) alourdissant substantiellement les sanctions déjà en vigueur contre Pyongyang qui malgré tout cela, y compris par ailleurs, les mesures unilatérales de certains pays à son encontre, n’a toujours pas abandonner ses ambitions de nucléaire militaire.

En effet, les précédentes sanctions prises n’ont pas empêché l’amélioration progressive et l’expansion des capacités nucléaires et de missiles balistiques de la Corée du Nord, qui continue de violer de manière flagrante les résolutions et les demandes répétées du Conseil de sécurité lui enjoignant de respecter ses obligations internationales dans ce domaine, d’une manière claire, irréversible et vérifiable.

Au demeurant, sous une perspective régionale, mon pays réitère l’importance du maintien de la paix et de la stabilité dans la péninsule coréenne et en appelle à une solution globale, pacifique, diplomatique et politique de la situation actuelle à travers le dialogue.

A cet égard, ma délégation voudrait en appeler à la sagesse des dirigeants nord-coréens afin de les faire revenir à la table des négociations, dans le cadre des pourparlers à six qui sont dans l’impasse depuis 2008.

Dans un autre registre, sur le plan global, il convient d’œuvrer en vue de renforcer l’autorité du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP), à travers son universalisation et le respect des engagements antérieurement convenus.

Ma délégation reste convaincue qu’œuvrer à l’universalisation du TNP et à l’application de ses dispositions pertinentes, de même qu’agir de façon résolue pour l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), constituent des jalons précieux vers le désarmement général et complet.

A ce propos, les 20 et 21 février 2017, les Gouvernements sénégalais et néerlandais ont co-organisé, à Dakar, un dialogue régional sur le TNP dans la perspective du prochain comité préparatoire de 2017. Ce dialogue régional a offert aux gouvernements participants, la possibilité d’aborder, préalablement au comité préparatoire de 2017 et dans une perspective régionale, d’importantes questions liées à la non-prolifération, au désarmement nucléaire et à l’usage pacifique de l’énergie nucléaire.

Concernant la non-prolifération des armes nucléaires, plusieurs outils importants ont été mentionnés durant la réunion, tels que la mise en œuvre et le développement de dispositifs de sécurité, le contrôle des exportations et le Groupe des fournisseurs nucléaires (GFN). En outre, le TNP devra examiner la question du retrait prévu à l’article X et la concordance entre le plan d’action global conjoint (JCPOA) et ses dispositions sur la non-prolifération et le droit d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.

Monsieur le Président,

Le désarmement nucléaire et la non-prolifération sont deux objectifs interdépendants et d’importance égale. C’est pourquoi, il est hypothétique de parler de désarmement général et complet au moment où en plus des Etats nucléaires existants, d’autres Etats contournent le TNP pour se doter de l’arme nucléaire.

Aussi, nos efforts en matière de non-prolifération nucléaire doivent aller de pair avec un désarmement effectif suivant un calendrier vérifiable et irréversible. Nos initiatives devraient alors privilégier le cadre multilatéral offert par le système des Nations Unies. A cet égard, je voudrais rappeler l’adhésion de mon pays au consensus et au régime international afférents à la limitation et la non-prolifération nucléaire.

En effet, le Sénégal a ratifié les principaux Instruments qui fondent le régime international sur la non-prolifération et la sécurité nucléaire, et respecte également les obligations faites aux Etats, découlant de la Résolution 1540 du Conseil de sécurité.

De même, le Sénégal a présenté son rapport sur l’application des dispositions des résolutions 1718 (2006), 1874 (2009), 2094 (2013) et 2270 (2016) et est en train de finaliser celui sur la résolution 2321 (2016) qu’il compte faire parvenir au Président du Comité 1718 (2006) dans les jours à venir.

Je vous remercie de votre bienveillante atten

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.