Enquête sur le niveau de Fécondité : Au Sénégal, une femme aurait en moyenne 4 enfants au cours de sa vie…

Dans un rapport des enquêtes démographiques et de santé (EDS), l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) informe sur le niveau de fécondité au Sénégal. Le niveau de fécondité, mesuré par l’indice synthétique de fécondité, est estimé à 4.

Selon l’Enquête de l’ANSD, publiée en 2023, le niveau de fécondité est estimé à 4,0.
Ce qui signifie que, si les conditions de fécondité demeuraient inchangées, une femme au Sénégal aurait, en moyenne, 4 enfants au cours de sa vie. Au Sénégal, la fécondité demeure plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain (4,7 enfants en moyenne en rural contre 3,3 enfants en moyenne en urbain).

Ceci pourrait expliquer l’explosion démographique au Sénégal. En 2017, la population du Sénégal est estimée à 15 256 360 habitants, contre 15 726 056 en 2018 et 4 997 885 en 1976. Ces chiffres montrent que la population a presque triplé en moins de 50 ans. Globalement, au vu des évolutions des dernières décennies, plusieurs facteurs expliquent cette situation.

En effet, la dynamique démographique naturelle du Sénégal est marquée par une natalité toujours élevée (taux brut de natalité de 37,1 pour mille en 2017 et 36,8 pour mille en 2018) et une mortalité en constante baisse (taux brut de mortalité de 7,3 pour mille en 2017 et 7,1 pour mille en 2018).

En outre, l’Indice Synthétique de Fécondité (ISF), qui mesure le nombre moyen d’enfants qu’aurait une femme en fin de vie féconde si elle avait des enfants aux taux de fécondité par âge actuels chez les femmes de 15-49 ans, présente une légère tendance à la baisse ces deux dernières années. Ainsi, elle est passée de 4,6 en 2017 à 4,4 en 2018.

Même si, des tendances montrent que la comparaison des résultats des différentes enquêtes réalisées au Sénégal met en évidence la baisse du niveau de la fécondité, cela que ce soit en milieu urbain ou rural (Graphique 1). Entre 2005 et 2015, la baisse a été régulière et relativement lente puis s’est accélérée à partir de 2015, l’ISF passant de 4,9 enfants, en moyenne, par femme à 4 enfants. On note la même tendance en milieu rural avec une baisse plus nette à partir de 2015, l’ISF passant de 6,1 à 4,7 en 2023.

Le taux de fécondité qui est relativement faible parmi les adolescentes (68 ‰ à 15–19 ans) augmente rapidement avec l’âge pour atteindre un maximum de 186 ‰ chez les femmes de 25–29 ans ; il se maintient à un niveau élevé jusqu’à 35–39 ans (125 ‰), puis diminue avec l’âge (14 ‰ a 45–49 ans).

Selon la source, à tous les âges, les taux de fécondité des femmes du milieu rural sont plus élevés que ceux des femmes du milieu urbain.
Ceci pourrait également s’expliquer par le manque d’information des mesures de planning familiale.

Par ailleurs, il faut signaler que globalement, entre 2005 et 2023, le pourcentage de femmes en union ne désirant plus d’enfants a peu varié. On note une augmentation entre 2005 et 2010–2011; suivie d’une baisse du pourcentage, celui-ci étant passé de 25 % en 2015 à 19 % à l’enquête actuelle, c’est à dire en 2023.
En somme, au Sénégal, près d’une femme de 15–49 ans, actuellement en union, sur cinq (19 %) ne souhaite plus d’enfants ou est stérilisée et 25 % souhaite attendre deux ans ou plus avant la naissance désirée. On peut considérer qu’au Sénégal, 43 % des femmes ont des besoins potentiels en matière de planification familiale, si l’on en croit l’ANSD.

C’est dire que le besoin en matière de planification familiale chez les couples est pressant et appelle à agir, notamment dans le cadre de la sensibilisation auprès des populations surtout celles vivant en milieu rural.


Par Djiby DEM -Journaliste

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