Éduquez-moi cet œil libidineux !

Au lycée, notre professeur de philosophie nous répétait sans arrêt que « si le regard pouvait engrosser, beaucoup de filles seraient enceintes ». C’était juste pour nous faire comprendre à quel point le regard était dangereux et pouvait conduire l’homme à commettre un ou des pêches.

On le sait bien, la vue est avec le toucher, l’ouïe, l’odorat et le goût, l’un des cinq sens du corps humain. Dieu a créé les oreilles pour entendre, les nez pour sentir, la langue pour goûter et les yeux pour voir. Mais regardons-nous vraiment là où nous devons regarder ? Oui et non. Mais force est de reconnaître que le non l’emporte largement. Car notre œil, corruptible à souhait, est assez souvent trompé par le cœur qui le pousse à toujours chercher du regard l’objet de ses désirs. Et de désirer une chose qui ne lui appartient pas.

C’est comme si l’homme était génétiquement programmé pour être attiré par la gent féminine. Toutes les fois qu’on voit une belle créature, de surcroît ronde, svelte ou/et plantureuse, on est comme traversé par une décharge électrique. On fantasme à volonté et on ne parvient plus à se retenir. Sans se gêner outre mesure, on les mate dans leurs décolletés ou dans leurs tenues coquines. On s’attarde sur leurs poitrines, leurs jambes, leurs postérieurs, leurs yeux, leurs sourires et aux endroits très très stratégiques. Eh oui, quand on ne peut pas les déshabiller avec nos mains, on ne se gêne pas de le faire avec nos yeux. On se les imagine dans des positions les plus obscènes.

On prend toujours du plaisir sans éprouver le moindre respect pour les femmes. L’œil pervers ou libidineux ne se rassasie jamais de les déshabiller en oubliant qu’il est défendu de regarder, même sans désir charnel et sans volupté, les parties cachées des femmes. La religion l’interdit formellement. Mais quand on vit sous l’influence des mauvaises pensées, il est très difficile d’échapper à la tentation parfois trop forte.

Le regard peut être bon comme mauvais. Mais la convoitise des yeux nous pousse parfois à commettre l’adultère, car quiconque regarde une femme en la convoitant commet un grand pêché.

L’oculométrie nous aurait bien édifiés sur les motivations libidineuses de l’homme qui, pour se dédouaner, criera sur tous les toits que l’œil n’a pas d’œillère. Pour ce qui concerne le pêché des yeux, l’excuse de provocation n’existe pas ; même si dans la plupart des cas, la femme, en s’habillant de façon indécente, n’est pas exempte de reproche.

Mais n’appartient-il pas à l’homme de savoir résister à la tentation et de maîtriser ses pulsions ? Au lieu d’adopter cette sage posture, il préfère craquer et continuer à s’adonner à son sport favori : vagabonde dans le mauvais chemin. Les plus audacieux vous diront qu’il n’y a pas de filtre pour les protéger de ce qu’ils voient. Plutôt que de chercher à se justifier, ils gagneraient plus à maîtriser leurs regards et à éduquer leurs yeux qui ne connaissent presque aucun interdit.

L’œil conduit soit au salut soit à la perte. Il nous faut donc à tout prix apprendre à discipliner nos yeux, à détourner notre regard de tout ce qui pourrait nous nuire. Et si par malheur on n’y parvient pas, c’est tout simplement parce qu’on est irrécupérable.

Par Samba Oumar Fall

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.