Trois destins brisés, nouvelles manifestations : Le Sénégal en proie à une crise politique sans fin

Le Sénégal est plongé dans une crise croissante suite à la répression violente des manifestations contre le report controversé de l’élection présidentielle, ayant entraîné la mort de deux jeunes hommes.
Cette situation a déclenché une vague d’indignation au sein de l’opposition et a attiré l’attention de la communauté régionale et internationale.
L’opposition, représentée notamment par Khalifa Sall et Thierno Alassane Sall, a dénoncé les actions du président Macky Sall, qualifiant son gouvernement de « pouvoir finissant » et condamnant la répression brutale des manifestations. Ces événements surviennent dans un contexte où le pays est déjà secoué par des tensions liées au report de l’élection présidentielle.

Répression violente et mort de jeunes manifestants
La première victime, Alpha Yoro Tounkara, 22 ans, étudiant en géographie à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, a été tuée lors des manifestations. Sa mort a suscité une profonde émotion parmi ses pairs, soulignant son statut d’étudiant brillant et de camarade apprécié.
La seconde victime, Modou Gueye, 23 ans, un marchand ambulant de maillots et de drapeaux à Colobane, a été tué par balle. Les circonstances de sa mort restent floues, mais des témoignages font état de tirs de grenades lacrymogènes et d’une intervention violente des forces de sécurité.
Les manifestations du vendredi 9 février à Ziguinchor ont endeuillé une nouvelle famille, avec le décès du jeune Landing Diédhiou, âgé de seulement 19 ans. Landing Diédhiou s’ajoute ainsi à la liste tragique des personnes décédées lors de ces événements.
La réaction des autorités s’est traduite par des démentis et une certaine opacité. Le procureur de la République de Saint-Louis a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la mort d’Alpha Yoro Tounkara, tandis que le ministre de l’Intérieur a nié l’intervention des forces de défense et de sécurité sur le campus universitaire de Saint-Louis.

Reporters sans Frontières (RSF) condamne le ciblage des journalistes
L’organisation Reporters sans Frontières (RSF) a exprimé son indignation face au ciblage d’au moins cinq journalistes par les forces de l’ordre à Dakar lors des manifestations.
La situation reste tendue, avec une nouvelle manifestation prévue mardi par le collectif de la société civile « Aar Sunu Élection » (« Protégeons notre élection »). Face à la répression, les manifestants appellent à une stratégie de lutte citoyenne, mettant en avant la désobéissance civile comme moyen de rétablir la légalité constitutionnelle.
Dans un contexte de débrayages massifs dans les écoles et d’appels aux imams pour dénoncer la situation politique, le président Macky Sall a déclaré son intention d’engager un processus « d’apaisement et de réconciliation » pour faire face à l’une des crises politiques les plus graves du pays ces dernières décennies.

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