Situation économique du Sénégal : Les signaux sont-ils au rouge ?

La question mérite bien d’être posée. Et, les autorités doivent apporter des réponses. Des réponses dans un langage de vérité comme le suggère le Directeur général de la RTS (Télévision nationale) Pape Alé Niang. Le 22 juillet dernier, il a posté sur son compte X soulignant que la seule solution pour éviter un retour de bâton, c’est de dire la vérité au peuple et procéder à des ruptures. « Juste 3 mois au pouvoir. Et on se rend compte que les choses les plus élémentaires sont en réalité des urgences à régler. L’unique solution est de dire la vérité au peuple et procéder à des ruptures. Sinon ce sera le retour de bâton », avait-il clairement écrit.
Ce lundi, dans sa célèbre Chronique hebdomadaire, «Les lundis de Madiambal», le chroniqueur alerte sur l’économie du pays qui selon lui, « se relâche ».
Madiambal Diagne estime que des diligences doivent être engagées par le gouvernement pour ne pas laisser sombrer l’économie.

Extrait : « Les signaux sont inquiétants. Il faut dire que la gestion budgétaire est marquée par une légère progression de la mobilisation des recettes, associée à une exécution prudente des dépenses. Il reste que de façon générale, la situation économique du Sénégal semble s’engager dans une lourde tendance de repli, pour ne pas dire de marasme. La perception est réelle au niveau de l’opinion, mais aussi des voix les plus autorisées relèvent ce phénomène qui devrait désormais constituer une véritable préoccupation. Les dernières notes de conjoncture économique produites par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) du ministère de l’Economie, du plan et de la coopération alertent, chacune de son côté, sur des perspectives de repli sur plusieurs secteurs économiques, et sur lesquels le gouvernement aura intérêt à veiller. Il est de notoriété publique que le secteur informel, qui concentre l’essentiel de l’économie du pays, traverse une mauvaise passe. Aussi, le déficit commercial du Sénégal s’est largement creusé. Des secteurs économiques et sociaux, qui occupent un grand nombre de personnes, sont en berne. Par exemple, l’activité de négoce s’est ralentie, en liaison avec le fléchissement du commerce de gros. De même que l’activité de transports s’est ralentie, dans le sillage du transport ferroviaire et de l’activité d’entreposage et d’auxiliaire de transport. La situation de faible trafic au niveau du Port de Dakar est éloquente. S’agissant des services d’hébergement et de restauration, la crainte s’installe du fait des contreperformances de l’hôtellerie. D’ailleurs, les médias ont décrit des baisses de recettes au niveau du secteur de la restauration. On notera une autre constante dans les rapports de la Bceao et de la Dpee, que l’emploi salarié du secteur moderne s’est replié sous l’effet de la baisse des postes pourvus dans le secteur tertiaire. En revanche, les effectifs dans le secteur secondaire ont connu une petite hausse. L’indicateur du climat des affaires apparaît également morose. Selon les enquêtes réalisées par les experts et dont les rapports sont publics, cette dégradation reflète l’orientation défavorable des opinions des industriels, des entrepreneurs des «Bâtiments, des Travaux Publics» et des prestataires de services. Cette situation semble avoir une lourde incidence sur les banques qui traversent une période de relative morosité avec des dépôts qui se rétrécissent, tandis que de plus en plus de retraits des liquidités, pour des montants élevés, sont observés. Les gros déposants semblent garder leurs numéraires hors du circuit bancaire, de crainte d’éventuelles saisies inopinées ordonnées par les services fiscaux. Commencerait-on à perdre confiance au circuit économique ? Un climat d’insécurité ou de psychose s’installe dans le landernau des affaires. Les activités financières et d’assurance sont en repli, sous l’effet de la contraction des services financiers. Les transactions immobilières sont stoppées net et les cabinets notariaux ne voient plus de clients. «L’argent n’aime pas le bruit.» » 

Une sortie du ministère des Finances et du Budget pourrait aider à y voir beaucoup plus clair… 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.